Alcoolisme :
parler au buveur qui
n'est pas encore accroché

Comment le motiver ?
Devenir modéré :
à quelles conditions ?

Révision : 06.07.2013      Translate

Deux points essentiels :

• L'entretien progresse par des questions motivantes.
• À quelles conditions le buveur peut-il devenir ou rester modéré ?

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S’entretenir avec un buveur excessif qui n’est pas encore dépendant n’est efficace que si l'on évite de le heurter.

Par exemple, on préfère les questions ouvertes, comme :

« Comment vous voyez-vous dans deux ans ? »
« Entre l’alcool et vous, qu’est-ce qui se passe ? »
« Quand êtes-vous tenté de boire ? »
« Des ennuis vous sont peut-être arrivés à cause de vos consommations ? »

« Comment vos consommations vous auraient-elles empêché de faire ce que vous vouliez ? »
« Comment vos consommations auraient-elles causé du souci à votre entourage ? »
« Qu’est-ce qui marcherait si vous commenciez à changer ? »
« Si vous continuez comme maintenant, qu’est-ce qui pourrait vous arriver ? »

Reformuler les réponses en écho pour explorer l’ambivalence, les contradictions, le choix des moyens, les obstacles. Exemples :

- Echo nuancé : « Vous avez raison de préciser que … On n’y a peut-être pas suffisamment réfléchi. »
- Echo amplifié, en exagérant un peu : « Vous pensez peut-être que … »
- Echo avec rappel d’un propos contradictoire : « En même temps, vous n’envisagez pourtant pas, pour l’instant, de rien changer. »

Accepter les convictions du buveur sans les critiquer. Commencer par un compromis.

Les questions fermées sont à réserver à un entretien ultérieur pour mettre en balance les avantages à continuer, les inconvénients à continuer, les inconvénients à changer et les avantages à changer.

• Les avantages à continuer : votre expérience, après boire ?

- Êtes-vous plus optimiste ?
- Êtes-vous moins timide ?
- Êtes-vous plus attractif ?
- Vos soucis s'envolent-ils ?
- Êtes-vous plus entreprenant ?
- Est-ce que je vous vous endormez plus facilement ?

• Les inconvénients à continuer ?

- Davantage de risques en conduisant ?
- Plus de peine à vous concentrer ?
- Vos performances : moins splendides ?
- Votre humeur : plus agressive ?

- Risque de faire mauvaise impression ?
- En train d’être pris dans un engrenage ?
- Hypertension artérielle ?
- Autres risques pour votre santé ?

• Les inconvénients à changer ? Craignez-vous :

- De vous sentir tendu, anxieux ?
- D’être moins brillant ?
- De trouver les fêtes moins drôles ?
- D’être plus énervé par les coups durs ?
- De perdre un plaisir ?

• Les avantages à changer ?

- Conduiriez-vous moins dangereusement ?
- Finies les gueules de bois ?
- Un meilleur sommeil ?

- Une meilleure image de vous ?
- Vous ferait-on moins de remarques en famille ?
- En temps ordinaire, seriez-vous mieux en forme ?
- Vous resterait-il davantage pour d'autres dépenses ?

Renforcer les sentiments de liberté, d’efficacité en s’appuyant sur des succès passés.
Ces entretiens dits “motivationnels” consistent à “rouler avec la résistance en utilisant l’énergie qu’elle contient” (WR Miller).

Chez les “buveurs menacés”, la modération est possible, mais à certaines conditions.

Après avoir longuement soigné toutes sortes de buveurs à la Fondation des Addictions (à Toronto, Canada), le docteur Martha Sanchez-Craig précise ce qu’il leur a fallu faire pour réussir :

• Commencer par deux semaines de vie hors alcool, au cours desquelles aucun signe de l’état de manque ne doit apparaître. Sinon, la modération ne sera plus jamais à portée.
• Être capable de s’abstenir trois jours par semaine.
• Pas plus de seize verres par semaine pour un homme et douze pour une femme.
• Pas plus de quatre verres (de 125 ml, pour le vin) dans une journée. Pour une femme, pas plus de trois.
• Dans ce cadre, pas plus d’un verre par heure.

• Ne jamais boire seul.
• Ne jamais boire pour noyer un chagrin.
• Ne jamais utiliser l’alcool comme médicament (les trois clignotants rouges).

L’auteur insiste : La consommation réelle de nos clients qui ont réussi à devenir des buveurs modérés était de moins de seize verres par semaine. Rappelons que ces directives ne s’adressent ni à la population générale, ni aux rétablis après dépendance, mais aux buveurs menacés après avoir réussi une abstinence temporaire.

Toutes ces conditions montrent que la modération est d’habitude plus difficile à réussir que la vie hors alcool, pour celui qui a été gros buveur.

Références

   
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