Prévention du suicide

Sondage : les suicides ont été évités

grâce aux amis et partenaires sentimentaux
d'abord

et grâce à plus d'une influence.

Révision : 06.07.2013          Translate

Points essentiels :

Les suicides évités l’ont été grâce à qui.

• La prévention aussi des intervenants formés et des collectivités.

• Les collectivités interviennent par :
- la promotion de la santé mentale,
- la limitation des moyens de se tuer,
- l’éducation des enfants à faire face aux coups durs,
- l’ambiance dans les entreprises,
- les médias et l’Internet.

Deux parties :

"Les suicides évités : grâce à qui ?"

"La prévention du suicide est l'affaire de tous."

 

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Première partie :

"Les suicides évités : grâce à qui ?"

Un jeune sur cinq a déclaré avoir eu un projet sérieux de suicide (Brener, Krug & Simon 2000, Choquet & Granboulan 2004). Comme ce projet a été écarté, au moins temporairement, on peut estimer à plus de 8 millions le nombre des Français qui ont bénéficié d’une prévention.

J'ai donc réalisé un sondage pour trouver grâce à qui.
Par Email, j'ai demandé à des adultes jeunes grâce à qui ils estimaient avoir renoncé à leurs projets de suicide : 15.233 personnes âgées de 18 à 40 ans ont été contactées anonymement et confidentiellement, à mes frais, par Interview-Partners à 59650- Villeneuve d'Ascq. Cette société déclarait avoir enquêté sur des produits pharmaceutiques, médicaux, alimentaires et ménagers ainsi qu’en matières socio-politiques.

Pour sonder par Email, elle s’est procurée les adresses sur l’Internet et la presse écrite. Elle sélectionne ses correspondants sur leur manière de coopérer.

Dans la présente enquête, les participants ont été recrutés parmi les contacts pour avoir eu un projet sérieux de suicide. On ne leur indiquait pas que seraient exclus ceux qui avaient fait une tentative de suicide. Les participants ont été priés de garder le secret sur l’enquête. On leur a indiqué que le but était d’identifier grâce à qui ils estimaient avoir renoncé à leur projet. On leur a garanti que leur questionnaire serait traité anonymement dans un but statistique, sans aucun but commercial, et qu’on ne leur poserait plus d’autres questions. En remerciement, on leur offrait un chèque de 10 euros, soit à leur nom, soit au nom d’une association de leur choix.

Le questionnaire interrogeait sur l’année de naissance, le sexe, le fait d’habiter une ville de plus de 5.000 habitants ou non, actuellement et à la date de leur projet de suicide. Avaient-ils écarté ce projet uniquement à cause d’un changement dans leurs conditions de vie ou de leurs réflexions personnelles ? Sinon, dans une liste de personnes susceptibles de les avoir influencés, qui classaient-ils au premier, au second ou au troisième rang ? Le questionnaire interrogeait encore sur le statut conjugal et la profession. Un bref commentaire était sollicité. On n’a pas interrogé sur des projets ultérieurs de suicide. Ce point n’a été évoqué dans aucun de leurs commentaires.
Les proportions ont été comparées par le test Chi 2.
Parmi les 15.233 personnes contactées, la population cible était d’environ 20% ; 3,8% ont accepté d’être questionnées sur ce projet, soit environ 20% de la cible.
243 personnes ont tenté de se suicider et ont été exclues.
330 autres ont eu un projet sérieux de suicide et l’ont écarté.

Au moment de ce projet, ces 330 participants étaient âgés en moyenne de 23,1 ans. Au moment de remplir le questionnaire, leur âge moyen était de 30,7 ans, de sorte que leur survie moyenne dépassait déjà sept années. Les femmes ont été plus nombreuses à participer que les hommes (215 contre 115, p < 0,001).

La plupart ont bénéficié de plus d'une influence : les influences classées au second et au troisième rang ont été nombreuses.

Tableau : Les personnes, situations et réflexions personnelles grâce à qui les 330 participants ont déclaré avoir écarté leurs projets de suicides. Les influences sont classées en trois rangs.
 
Nombres
1er rang
2° rang
3° rang
         
Amis
161
62
73
26
Conjoints, partenaires
116
58
29
29
Autres apparentés
172
90
45
37
Médecins, psychologues
109
36
35
38
Infirmières
8
3
3
2
Enseignants
21
5
7
9
Assistants de service social
12
3
2
7
Personnels de prisons
0
Clergé
5
2
2
1
Autres personnes
38
10
10
18
Changement de vie
41
Réflexions intimes
20

L’influence des confidents choisis, c’est-à-dire des amis (161), des conjoints ou partenaires sentimentaux (116) a largement excédé celle des confidents non choisis, tels que les autres apparentés (172). Les médecins et psychologues ont été mentionnés 109 fois et les autres intervenants de proximité 84 fois.

Nous n’avons pas interrogé les personnes dépassant 40 ans, sachant que plus de 20% des étudiants américains ont déjà eu un projet sérieux de suicide ; et que la plupart des personnes de moins de 40 ans ont encore leurs parents, susceptibles d’exercer une influence ;

En postvention, cette enquête pourrait d’atténuer le sentiment de culpabilité des parents, sœurs, frères et enfants après un suicide qu’ils n’auraient pas su prévenir, puisque l’influence des personnes apparentées a été très inférieure à celle des confidents choisis.

Ce fait, ainsi que la fréquence des suicides impulsifs et imprévisibles, pourrait dissuader les apparentés de s’enlever la vie à leur tour.

Comme l’influence des amis a été classée au premier rang, le premier objectif de la prévention serait d’aider les amis à devenir de meilleurs amis. Les parents seraient avisés d’encourager leurs enfants à choisir attentivement leurs amis (spécialement ceux qui s’écartent de l’alcool et des drogues), à leur téléphoner ou à les rencontrer fréquemment ; avisés aussi d’inviter souvent ces amis à la maison. Les garçons seraient les plus concernés, sachant qu’ils sont moins enclins à partager leurs confidences que les filles. Au Japon, les tentatives de suicides ont été évitées grâce à quatre amis au moins. Un seul confident n’a pas suffi (Poudel-Tandukar).

Les médecins généralistes et psychiatres n’ont été que rarement classés au premier rang. Cela pourrait tenir à leurs conditions d’exercice et à leur rareté en milieu rural, où l’incidence des suicides est la plus forte. Il est fréquent que les suicidaires consultent leur médecin, mais en dissimulant leur projet. La prévention du suicide est le sommet de l’art du psychiatre. Plusieurs évaluations ont montré leur déception (Kurz, Hawton). Les suicidaires consultent peu les psychiatres. Même alors, ils dissimulent souvent les signes avertisseurs (Busch) que leurs proches seraient capables de remarquer.

Ces déceptions ne sont pas pour déprécier le rôle des généralistes et des psychiatres dans la prévention du suicide. Tout confident d’un suicidaire a lieu de l’écouter et, si le projet lui paraît sérieux, à le convaincre de la nécessité d’un diagnostic : dans sa souffrance, y a-t-il une part maladive ? S'il l'admet enfin, c'est admettre de consulter.

Il a fallu plusieurs influences pour éviter beaucoup de suicides. Par conséquent, tout autre qu’un médecin qui reçoit la confidence d’un projet de suicide doit refuser de promettre le secret. Plutôt obtenir du suicidaire les numéros de téléphone de ses confidents.
Le médecin ou l’infirmière tenus au secret gardent le droit de signaler aux proches l’anxiété et les idées noires ; et d'inciter à en parler dès que possible avec la personne en souffrance.

Deuxième partie :

Publications : la prévention est l'affaire de tous.

Sommaire

La prévention du suicide est l'affaire de tous
Prévention du suicide par les proches

Prévention du suicide par les intervenants formés
Prévention du suicide par des collectivités

• Prévention du suicide : comment l'évaluer ?

Prévention du suicide : références

L'affaire de tous

En France, on a recensé 10.798 suicides en 2.004, soit 2% des décès. Cette proportion est nettement plus grave qu'aux États-Unis et deux fois plus qu'au Royaume-Uni.

La tranche d'âge qui compte la plus forte proportion de suicides est au-dessus de 80 ans, mais cette tranche est la moins nombreuse de la population.

Les suicides les plus nombreux sont ceux de l'âge moyen de la vie : surtout des hommes, souvent des veufs, souvent en invalidité ou en chômage de longue durée.

Les suicides des personnes de moins de 25 ans sont au nombre de près de 600 par an. Exprimer cette mortalité en années de vie perdues en donne la juste mesure.

Chaque suicide met cruellement en deuil cinq personnes. Prenons l’exemple d’un département dont la population avoisine un centième de la population française : chaque année, plus de cent personnes s’y enlèvent la vie, donc 500 personnes de plus y entrent dans ce deuil.

On a recensé combien de personnes ont connu personnellement un suicidé. C’est le cas d’environ une personne sur trois, d’après l’enquête de l’UNPS citée par F. Facy ; 2% de la population française ont perdu un parent par suicide ; 2% un frère ou une sœur ; 1% un enfant ; 13% un autre membre de la famille ; 8 % un ami proche ; 5% un collègue de travail ; et 7% une relation.

Quant aux tentatives de suicide, leur nombre annuel est estimé à 180.000. Leur gravité réside dans la fréquence des récidives. Leur coût hospitalier est considérable, bien qu'un tiers seulement parvienne à l'hôpital.

La prévention n'est pas seulement celle du décès. Elle vise aussi à restaurer la qualité de la vie menacée (Neeleman).

Il y a lieu de contester la classification usuelle de la prévention en
- “universelle” (non ciblée),
- “sélective (visant les groupes à risque élevé)” et
- “médicalement indiquée” (visant les suicidaires déclarés).

Cette classification suppose connues les intentions suicidaires des personnes et elle n'indique pas à qui d'intervenir, sauf dans la troisième catégorie.

Plutôt distinguer la prévention par :
- les proches,
- les intervenants formés
- les collectivités.

Prévention du suicide par les proches  

Les proches ont-ils été efficaces ? Comment les proches ont-ils été efficaces ?

Les proches ont-ils été efficaces ?

Cette efficacité s’est révélée dans sept enquêtes :
- celle de Nisbet sur les femmes américaines classées comme noires, 
- celle de Durkheim, 
- la mienne sur les motifs déclarés pour refuser le suicide ;
- celles de Toumbourou et de Mishara auprès de familles formées à la prévention ;
- celles de Curtis et de Salleh après tentatives de suicide.

Les femmes américaines classées comme "noires" font autant de tentatives de suicides que les blanches, mais elles se tuent deux fois moins, alors qu'elle sont défavorisées à bien des égards et rarement clientes d’un professionnel.

Cette prévention a été attribuée à la stabilité autant qu’à l’intensité du soutien par leurs proches. Les femmes noires et leurs proches déménagent bien moins souvent que les autres (Nisbet 1996).

Le suicide est d'autant moins fréquent que les liens sociaux sont plus forts, comme l’a montré Durkheim dès 1897. Durkheim proposait de renforcer les groupes sociaux, y compris les familles.

Dans notre enquête de rue sur les motifs déclarés pour refuser le suicide, autrement dit les raisons de vivre, la réponse classée en tête a été : "Il y a au moins quelqu'un qui tient à moi", tandis que la seconde a été : "J’aime au moins quelqu’un" (Besançon 2001).

Ces deux réponses sont en accord avec le Tableau ci-dessus.

En Australie, plus de 300 parents d'adolescents âgés de 14 ans ont accepté de recevoir une formation à la prévention. Des résultats ont été obtenus en matière d'indices du risque de suicide, de consommation de drogues et de délinquance. Ces résultats se sont étendus à d'autres familles que celles qui ont bénéficié directement de cette formation (Toumbourou et Gregg 2002).

À Montréal, des personnes qui avaient déjà fait une tentative de suicide ou étaient atteints de dépression majeure ont reçu les conseils d'hommes non professionnels, notamment par téléphone. Ces personnes conseillées ont vu nettement diminuer les idées et tentatives de suicide, ainsi que les manifestations de dépression. Elles ont été moins angoissées, mieux capables de communiquer et très satisfaites d'avoir été aidées (Mishara 2005). C'est précieux quand la personne en danger refuse de consulter un professionnel, ce qui est fréquent chez les hommes.

Après tentatives de suicides, les interactions avec les amis ont été classées en tête des facteurs de protection (Curtis 2003, Salleh, 2003).

Mon sondage et ces publications confortent l’antique témoignage du philosophe Sénèque : ”Maintes fois, je pris le brusque parti d’en finir avec l’existence… Ce qui n’a pas peu contribué à ma guérison, ce sont les amis qui m’encourageaient, me veillaient, causaient avec moi et m’apportaient ainsi du soulagement. Oui, Lucilius, rien ne ranime et ne restaure un malade comme l’affection de ses amis” (Lettres à Lucilius, 78, 2-4)

Les proches ont aussi l'avantage de leur nombre et de leur disponibilité.

Comment les proches ont-ils été efficaces ?

Les proches ont été capables de  :
- créer une ambiance,
- deviner l’imminence d’un suicide,
- être attentifs aux signaux avertisseurs,
- intervenir en amont et en aval des professionnels sans en usurper les rôles.

- Créer une ambiance ?

Certaines ambiances familiales sont défavorables.

La première des "compétences psychosociales" ne serait-elle pas de se répéter
"Autour de moi, fera-t-il bon vivre ?
Autrement dit, faire régner en famille une ambiance de confiance ? Sans confiance, ce n'est pas une vie.

Périlleuse, l’initiation avant quinze ans au tabac, à l’alcool et aux relations sexuelles : le risque est alors accru d’idées et de tentatives de suicide (Kim).

Bien des traditions, poèmes, chansons et spectacles répètent qu'être aimé et aimer donnent sens à la vie. C'est en accord avec la maxime : "La santé est la capacité d'aimer et de travailler" (Freud). C'est aussi encore avec les deux raisons de vivre de mon enquête : « Il y a au moins quelqu'un qui tient à moi. » et « J'aime au moins quelqu'un. » Au quotidien, cette affection est-elle suffisamment exprimée ?

 

- Deviner l’imminence d’un suicide ?

Les signaux avertisseurs sont des changements de comportements. C’est donc aux proches qu’ils se révèlent. Ils sont distincts d'autres prédicteurs qui sont les indices de risque, qui relèvent davantage de la compétence des professionnels. Voir “Deviner” chez l'adolescent, comme chez l'adulte.

Les thèmes suicidaires des personnes très âgées sont qu'elles ont perdu ce qui faisait l’attrait de leur vie et que vivre leur est de plus en plus un fardeau, avec de moins en moins de liberté (Kjølseth). Chez les sujets âgés, outre la dépression, il faut être attentif à la solitude, à l’état de santé, aux impotences (Van Orden).
Les femmes séro-positives à la toxoplasmose ont un risque accru après la ménopause (Ling).

Toutefois, la proportion des suicides impulsifs, décidés en moins de cinq minutes, impossibles à prévoir, est bien plus importante qu’on ne l’imaginait : 40% à 24% (Williams 1980, Simon 2002). Il faut le répéter pour déculpabiliser les parents qui se reprocheraient de n'avoir pas vu venir.

- Intervenir en amont et en aval du professionnel

  . En amont du professionnel, les meilleurs atouts restent la disponibilité et la fraternité. Ni moquer, ni moraliser, ni mettre au défi. Écouter très longuement avant de parler. Prouver que la détresse du suicidaire est comprise, qu’on est inquiet et surtout qu’on tient à lui.

Il est des moments où les parents du jeune ne sont pas les mieux placés. C'est donc aux grands-parents, aux autres proches et aux enseignants de se mettre à l'écoute. Tant mieux si l'adolescent bénéficie d'un réseau d'amitié dans un mouvement de jeunes.
Amener les hommes (qui s'enlèvent la vie beaucoup plus souvent que les femmes) à surmonter leurs réticences à exprimer leur éventuel désarroi et à dire en qui ils ont confiance. De là, les amener à demander de l'aide (Goldney).

Quand le suicidaire refuse de bénéficier du diagnostic du psychiatre, ce qui est banal, les proches essaient de passer par l’intermédiaire d’un médecin généraliste, d’une infirmière, ou d’une des associations adhérentes de l’UNPS, tout en donnant le numéro de téléphone de SOS Amitié.

S’il s’agit d’une crise suicidaire, le médecin généraliste indique aux proches les moyens de conduire l’intéressé en sûreté, c’est-à-dire au service des urgences psychiatriques.
Dans la vie quotidienne, parler en famille de drogues et d'alcool contribue à la prévention du suicide, sachant que les drogues et l'excès d'alcool prédisposent au suicide.

Les personnes âgées sont-elles aidées à préparer et à vivre leur retraite (Range) ?

À chacun de vérifier que ni arme à feu, ni munitions (Grossman), ni substances toxiques ne sont accessibles chez soi.

En Finlande (Upanne 1999) et en Suède, des familles s'entraident pour "rester en bonne santé mentale", notamment lors de crises. De même en Australie (Appleby, avec Leenars 2001), au Canada et aux États-Unis.

À chacun aussi de contribuer à l'opinion publique, par exemple à propos de la formation professionnelle, du chômage, du harcèlement au travail, de la gestion quotidienne de la justice et des prisons, de l'accueil des immigrés ou du contenu d'Internet en matière de suicide.

. En aval de l’intervention du psychiatre, c’est aux proches de veiller au suivi : à commencer par la prise régulière de médicaments souvent peu agréables et lents à manifester leurs effets ; et par l’assiduité aux rendez-vous fixés.
Les proches du suicidaire seront tentés de vouloir "le sortir de chez les fous" en méconnaissant le risque de récidive.

La prévention après une tentative de suicide nécessite de prendre le risque au sérieux tout en maintenant une ambiance de confiance réciproque.

Aux proches de ne pas entretenir une anxiété qui pourrait devenir contagieuse. Plutôt la confiance.

Prévention du suicide par les intervenants formés

Les associations de buveurs rétablis, comme les "Alcooliques anonymes" réduisent le risque suicidaire de ceux qui sont assidus à leurs réunions (Mann).

Ceux qui se rendent proches par l’outil du téléphone, comme les bénévoles de SOS Amitié recueillent 600.000 appels par an, avec une forte proportion de suicidaires. Leur formation est de qualité.
Depuis l'installation de lignes téléphoniques de crise ainsi de conseil ont été suivies de tentatives de crise à Taiwan (W. Ho).
À mesure que l'écoute se prolonge, l'appelant découvre qu'au moins quelqu'un tient à lui : le motif 1 du Tableau 1 de l'enquête suicide_raisons_de_vivre s'enracine.

Les appelants peuvent choisir d'envoyer des courriels, à l'initiative des Samaritans et Befrienders, avec des résultats encourageants (Brodie).
Ils sont encore invités à donner un numéro de téléphone portable en vue de garder le contact par SMS. Les jeunes ont plébiscité ce service (Ferns, Swords)

Les anciens combattants américains, les "vétérans" participent volontiers à des téléconférences" lesquelles, à condition de respecter de strictes conditions, ont permis d'identifier les personnes à risque de suicide. (Godleski).

Prévenir un suicide est le sommet de l'art du psychiatre. Le traitement est complexe, doit impliquer l'entourage et nécessite un suivi prolongé. Les interventions "cognitivo - comportementales” individuelles ont diminué les comportements suicidaires des adultes, du moins à court terme (Tarrier).

Plusieurs évaluations de la prévention par les professionnels ont montré ses limites (Kurz et al. 1995, Greenhill et al. 1997, Linehan 1997, Hawton et al. 1998).
De grands progrès dans la prise en charge, avant ou après tentative de suicide, ont été obtenus dans les services hospitaliers qui ont accepté des audits systématiques (Bouet 2004, Renaud 2004), mais on en attend les résultats. Pour mieux les connaître, les psychiatres pourraient envoyer périodiquement des cartes postales aux suicidaires qui sont sortis de l'hôpital.

Encore faut-il que les suicidaires arrivent jusqu’au psychiatre. En outre, les signaux avertisseurs sont souvent dissimulés au psychiatre (Busch 2003) alors qu'ils sont perceptibles par les personnes que le suicidaire voit tous les jours.

Si l'hospitalisation est refusée ou différée, une solution remarquable, pilotée à distance par un hôpital psychiatrique britannique est d'admettre la personne en crise suicidaire dans un lieu non médicalisé : "Maytree" (Briggs). La personne est traitée comme une "invitée" par des bénévoles (des "Samaritans") qui offrent longuement leur amitié. Les résultats, chez 159 "invités" dont les deux tiers avaient fait une tentative de suicide, ont été remarquables.

En milieu rural, comme dans le grand nord canadien, où les ressources psychiatriques sont largement insuffisantes, le psychiatre peut utiliser efficacement la téléconférence (Jong).

En attendant, la prévention professionnelle la plus efficace est l'oeuvre des équipes hospitalières de réanimation et de chirurgie qui sauvent les personnes ayant tenté de se suicider.

Les professionnels de santé font implicitement de la prévention quand ils s'occupent de personnes médicalement ou socialement malades (Rosenman 1998). Les médecins du travail et des prisons sont parmi les plus concernés.
Le questionnaire de dépistage
en ligne est efficace (Heisel).

Bien d'autres intervenants de proximité ("gatekeepers" en anglais) méritent d'être formés : les enseignants, infirmières, assistantes sociales, psychologues, membres du clergé, avocats, gardiens de prisons, personnes intervenant auprès des alcooliques (Sher).

D'énormes programmes ont diffusé des indices du risque suicidaire et des signaux avertisseurs, au Canada, aux États-Unis, en Finlande, mais on n'a pas encore la preuve qu'ensuite les suicides soient devenus moins fréquents (Chagnon 2004, de Leo 2004, Burgess 2004).

Prévention du suicide par des collectivités

En France, la "Stratégie Nationale de Prévention du suicide" place au premier rang la promotion de la santé mentale. Les nombreux programmes nationaux de prévention n'ont pas tous clairement démontré leur efficacité (Chagnon, de Leo, Beautrais, ONU, Tanney). Dans 21 nations, des programmes de prévention du suicide ont été diffusés. L’incidence des suicides a décru chez les personnes âgées et chez les jeunes (Matsubayashi).

La prévention des excès d'alcool contribue indirectement à celle du suicide, sachant que ces excès sont en cause dans la moitié des suicides comme des homicides : qu'il s'agisse de dépendance, ou de simple ivresse (O'Connell).

Limiter l'accès aux moyens de se tuer semble être l'action publique la plus efficace (Goldney) :

Réglementation des armes à feu et de leurs munitions (Bridges) ;

Restrictions à la délivrance des médicaments et des pesticides agricoles. Quand la notice de ces derniers cesse de mentionner leur effet mortel, les agriculteurs s'en servent moins souvent pour s'infliger d'intenses souffrances suivies de mort (Lim).

En Hongrie, des restrictions dans la délivrance des médicaments et des autres produits toxiques ont été suivies d'une raréfaction des suicides (Berecz).

Au Québec, on a équipé de barrières le pont Jacques Cartier, d'où l'on se précipitait : cela, avec d'autant plus de succès qu'ensuite les autres ponts du Saint-Laurent n'ont pas été utilisés pour s'enlever la vie.

Le gouvernement australien (Youthlink) et le gouverneur de l’état américain du Maine (O'Halloran) ont distribué d’excellentes brochures à l’ensemble de leurs citoyens. Leur évaluation sera discutée plus loin.

Au Québec, beaucoup de programmes ont visé les écoles. Remarquant que les comportements suicidaires à l'âge de 18 ans sont prévisibles d'après les idées suicidaires dès l'âge de 8 ans, Haavisto propose le dépistage de ces idées par les enseignants.

Les infirmières scolaires seraient les mieux placées pour dépister et orienter les enfants victimes de maltraitance ou d'abus sexuels. Cela réduirait le risque du suicide à des âges plus avancés, souligné par Corcoran.
Un groupe de généralistes a coopéré avec des infirmières et des psychiatres a réduit de 53 à 27 suicides par 100.000 habitants dans la région de Matsue (Hosoda).

En classe maternelle, au Danemark, en Lituanie et en Islande, on entraîne déjà les enfants à surmonter  leurs chagrins, à faire face positivement aux coups durs (Bale 1999, Mishara 1999). Une évaluation préliminaire a montré d'excellents effets sur l'aptitude des enfants à faire face à leurs contrariétés (Zippy's Friends).

Dans les établissements d'enseignement, après un suicide ou une tentative, un rescapé du suicide venu d'une autre école ou un autre bénévole, comme un proche de suicidé, pourrait animer des groupes dans des classes autres que celle qui a été touchée.
Voir Suicide au lycée : la postvention.

D'autres programmes ont visé les maternités (McGowan), les détenus, les endeuillés, les policiers. Des projets sont en cours vers les militaires, les immigrés, les Amérindiens, les personnes accrochées aux jeux de hasard, les jeunes homosexuels, les malades chroniques, les personnes âgées.

Les entreprises et les médecins du travail (Spencer-Thomas) ont lieu d'identifier et d'éliminer les surmenages responsables de suicides (Amagasa). L'insuffisance d'autonomie et d'occasions de créativité, bien plus que la pression sur les cadences de travail, a été corrélée aux 14 suicides observés chez plus de 3.000 salariés par Tsutsumi.

Dans les maisons de retraite, les activités de groupe associées à l'auto-évaluation de la dépression ont largement réduit les suicides de femmes (Oyama).

Le recours aux médias s’impose, sans craindre la répétition, comme le fait l’Union Nationale pour la Prévention du Suicide.
L’une des associations adhérentes, Phare Enfants-Parents, a publié deux remarquables guides : Repères pour une attitude éducative et Difficile adolescence, Signes et symptômes du mal-être.

Les journalistes se sont accordés, pour la plupart, à s'abstenir de glorifier et de banaliser les suicides qu'ils relatent. Les résultats ont été excellents.
Voir Suicide, prévention de la contagion

L'Internet s'ajoute aux outils disponibles. Il donne accès à de très nombreux sites visant la prévention. Ce site y contribue, mais sans que l'efficacité puisse être évaluée :
Suicide, prévention: parler du suicide avec un adolescent à risque
Partager les deuils après suicides : groupes d'entraide
,
Agir pour la santé mentale : prévention par Internet

Les sites incitant au suicide sont bien plus nombreux. Une relative autodiscipline des moteurs de recherche contribue à la prévention du suicide.

Amener les proches à devenir peu à peu des intervenants formés, c'est viser la population entière.
Une action municipale de prévention a réduit de 21 à 12 suicides par 100.000 habitants à Candelaria (Brésil). Elle a constitué un réseau comprenant les médecins généralistes, deux psychiatres hospitaliers, une infirmière et d’autres collaborateurs. L’article en 2012 de M. Conte traduit du portugais au français automatiquement par Google se trouve à http://goo.gl/EXJ21. Les coûts ont été importants. La rédaction de cet article est aux antipodes de la rédaction scientifique. Il est souhaitable qu’un réseau moins ambitieux soit essayé.

On compte bien moins de suicides dans le groupe restreint des sujets identifiables comme à haut risque que dans le reste de la population (Rosenman).
Il faudrait toucher près de 13 millions de personnes pour réduire de 15% le nombre annuel des suicides.

Répétons-le, pour que progresse la prévention du suicide, que chacun aime mieux ses proches ?

Prévention du suicide : comment l'évaluer ?

Comment évaluer l'efficacité des proches, des écoutants téléphoniques, des campagnes publiques et de l'Internet, en tenant compte de l'éthique ?

La prévention du suicide par les proches apparaît dans l'enquête présentée en tête de cette Page. Cette enquête est à confirmer.

L'efficacité préventive du soutien téléphonique est difficile à démontrer en raison de l'indispensable anonymat de l'appelant comme de l'écoutant. Cette efficacité est probable quand l’appelant exprime un changement d’attitude. Au Royaume-Uni, on s'enlève la vie deux fois moins qu'en France : probablement parce que les “Samaritans” ont précédé de 40 ans “SOS. Amitié”, et ont atteint un bien plus ample développement.

Certaines lignes téléphoniques d'aide autorisent leurs écoutants à pratiquer une écoute directive et même une psychothérapie. Elles annoncent des résultats (Mishara, Rhee).
Les écoutants qui offrent de correspondre par courriels (Brodie) peuvent faire des relances périodiques et évaluer leurs résultats.

Les critères d'efficacité des actions publiques seraient :
1, les morts violentes et les “décès de cause indéterminée” (quelle qu’en soit la cause), sachant que les suicides sont mal révélés et recensés ;
2, les dépenses annuelles d’hospitalisations pour tentatives de suicide.

En distribuant leurs brochures, les gouvernements ont coûteusement négligé de constituer les groupes témoins, c’est-à-dire de n’adresser ces brochures qu’à la moitié des citoyens, dans un premier temps. Cela les a empêchés d’évaluer leur efficacité.

En Australie, ni les dépressions graves, ni les comportements suicidaires n'ont régressé à la suite des campagnes d'information inspirées par Goldney. De même au Québec, après des campagnes (Chagnon, Chambers).

Une campagne en France serait évaluable comporterait des messages répartis vers la moitié des départements français en tenant compte des effectifs de population et de l’incidence des suicides en régions rurales ou urbaines.

Les messages destinés au grand public émaneraient principalement de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie et de la Mutualité Sociale Agricole.
Ceux destinés aux intervenants de proximité (professionnels et bénévoles) émaneraient principalement de leurs interlocuteurs familiers, comme la Mutuelle Générale de l'Éducation Nationale, la Mutuelle Nationale des Hospitaliers et la Mutuelle Générale de la Police.

La population visée serait donc répartie en quatre groupes : le groupe témoin, vers qui l’action préventive serait différée (en cas d’efficacité probable dans d’autres groupes), le groupe qui recevrait les deux types de documents et les groupes qui n’en recevraient qu’un seul (messages au grand public ou intervenants de proximité).
En cas d'efficacité, les groupes défavorisés par le tirage au sort bénéficieraient ultérieurement des messages efficaces.

Évaluer les programmes pose de nombreux problèmes éthiques, liés aux intérêts divergents des organismes de prévention et d'évaluation comme des évaluateurs eux-mêmes ; au consentement éclairé ; et à la confidentialité (Mishara).

Prévention du suicide : Références

Des références, depuis 1911, contiennent leur numéro PMID du site Pubmed (par exemple PMID: 22713973).
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