Suicide :
deviner est-il à ma portée ?
C'est vrai dans la plupart
des cas, mais malheureusement pas dans tous.
Après un suicide,
les proches voudront se documenter, hantés par le
"Pourquoi ?". Ils pourraient s'accuser
d'avoir été incapables d'apprécier
à sa juste valeur tel ou tel signal avertisseur ou
indice de risque. Cela rendrait encore plus cruel leur deuil.
Ce serait une erreur,
pour plusieurs raisons :
- La
proportion des suicides impulsifs, décidés
en moins de cinq minutes, impossibles à prévoir,
est bien plus importante quon ne limaginait :
40% à 24% (Williams 1980, Simon 2002). Il faut le
répéter pour déculpabiliser les parents
qui se reprocheraient de n'avoir pas vu venir.
- Les publications ne montrent que des corrélations,
mais sans que soient établis des liens de cause à
effet.
- Il ne faut pas confondre
vulnérabilité et fatalité.
- Les signaux et indices énumérés ci-dessus
sont si nombreux qu'on ne trouverait aisément
ni un parent ni un psychiatre qui les garde tous en mémoire,
ni un adolescent qui en soit exempt.
- L'humeur des adolescents ne cesse d'osciller, comme le
montrent les Exemples de suivis à la
fin du livre de Patrick Alvin.
Bien
entendu, ne pas laisser de toxique, d'arme à feu, de
munitions ni de poisons agricoles à la portée
d'un désespéré.
À la suite de
la réglementation des armes à feu au Québec,
les suicides masculins sont devenus moins fréquents
(Gagné). Sil
apparaît que le suicidaire détient une arme
ou manifeste lintention den acquérir
une, il est permis aux professionnels de la santé
ou de laction sociale den informer le préfet.
En Allemagne, un jeune
a fait un massacre dans son lycée et sest aussitôt
suicidé. Son père entreposait des armes de guerre
et des munitions alors que ce jeune était déprimé,
ce qui dénotait un risque de suicide. Si cette dépression
était bipolaire, elle impliquait le risque de massacre.
Si je suis infirmière
scolaire, animateur sportif, assistante sociale, magistrat,
avocat, membre du clergé, journaliste, mes fonctions
me placent aussi pour être celui qui, dans le contexte
des indices du risque, détecte les signaux avertisseurs.
L'immense association "Samaritans",
qui gère une écoute téléphonique,
a proposé aux suicidaires d' envoyer des SMS à
son numéro de téléphone portable, avec
un vif succès (Ferns).
En France, leur mettre en main un téléphone
appelant Fil santé jeunes à 3224.
Les signaux et prédicteurs méritent discussion
Est-il un adolescent
exempt de prédicteur ?
L'immense majorité des adolescents ne tente pas de
se suicider.
Si l'on n'envisage
que leurs raisons de s'enlever la vie, on néglige
leurs raisons de vivre. Qui
sait prédire lesquelles prendront le dessus ?
Dans le livre de M-L.
Morin, Claude Thibault transmet ce mot d'une adolescente qui
s'est ravisée après un épisode suicidaire
: « La vie, c'est pour la vie.»
Aux proches de ne pas entretenir
une anxiété qui pourrait devenir contagieuse.
Maintenir une
ambiance de confiance
Si l'on ne vit pas dans
la confiance, ce n'est pas une vie.
Autour de moi, fait-il bon vivre !
REFERENCES
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