Grossesse, alcool

et handicap mental

 
Risques de l'alcool
pour l'enfant, la mère et la relation mère-enfant.
 
Révision : 06.07.2013                Translate
 
 

Sept points essentiels :

• Les consommations alcooliques d'une femme enceinte exposent son enfant à un handicap mental définitif.
• Il est recommandé de renoncer à tout alcool dès le retard de règles.
• Alcool et drogues menacent aussi la santé d’une femme enceinte sur vingt.
La relation entre la mère et l'enfant est alors menacée.

• Les excès d’angoisse ou d’insouciance montrent que l'information est mal comprise.
• Les personnels soignants ont encore à dépister les dépendances alcooliques et à s’entretenir avec les femmes qui en sont atteintes.
• Beaucoup de grossesses indésirées ont débuté lors d’ivresses.

Sommaire

Les risques pour l'enfant
Les risques pour la mère
Les risques pour la relation mère-enfant

Recommandations aux femmes
Recommandations aux personnels soignants
Grossesses indésirées débutées lors d’ivresses ?
Références

 
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1, Les risques pour l'enfant

Quels handicaps ?
Quelles consommations sans risque ?

Quels handicaps ?

Il est naturel que beaucoup de femmes aient ignoré ces risques. En effet, il a fallu attendre 1957 (thèse de J. Rouquette, Paris), puis 1968 pour que le pédiatre français Lemoine décrive l'embryo-foetopathie alcoolique (ou syndrome d’alcoolisation foetale).
Il a encore fallu attendre 2004 pour que l'information atteigne l'opinion publique.

Cette maladie a beau être rare (0,5 à 3 pour mille naissances), elle est la première cause de handicap mental non génétique à la naissance. L'alcool se transforme partiellement en acide formique qui est toxique pour le cerveau (Kapur).
"Dommages 100% irréversibles, 100% évitables" souligne le mouvement Alcool Assistance-Croix d'Or, dans un excellent bulletin.

C’est seulement dans les cas extrêmes que les nouveau-nés se signalent par des anomalies du visage. Les échographies au cours de la grossesse sont plus sensibles : elles détectent le retard de la croissance osseuse, l'insuffisance du tour de crâne.

Dans les cas habituels, le handicap mental des enfants exposés à l'alcool avant de naître se manifeste en l’absence de malformations. Il comprend les éléments suivants, rarement au complet :

- Chez le nouveau-né : des troubles des cycles entre la veille et le sommeil, de la coordination visuo-motrice, de la succion et des conduites alimentaires.
À l'extrême, l'enfant naît en état de manque à l'alcool, avec un tremblement d'alcoolo-dépendant.

- Plus tard dans l’enfance : une hyperactivité, une impulsivité,
une incapacité de maintenir son attention en cas d’interférences ;
des faux souvenirs ;
un déficit des “fonctions exécutives” : calcul, organisation des actions, respect des consignes.
L’altération du clignement conditionné serait le signe le plus sensible du déficit d’apprentissage. Il fait défaut en cas d’hyperactivité avec déficit de l’attention, mais il n’est pas spécifique, étant présent chez les dyslexiques (Coffin, Jacobson). Dans les tâches de précision, les mouvements au niveau distal sont trop lents et segmentés. Les mouvements de la tête sont plus nombreux et rapides (Domellöf).

Néanmoins, la mémoire retient bien ce qui y est difficilement entré, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture est bien meilleur que celui du calcul.
Le quotient intellectuel peut être normal ou très diminué. La scolarité est souvent interrompue.

- À l’âge adulte, l'instabilité prédomine. Elle entrave l’intégration sociale.
La personne arrive mal à se fixer un but, à maintenir une action en cours, à résister aux distractions, à faire face à une situation nouvelle, à maîtriser son impulsivité.
Le chômage est fréquent : entre 21 et 51 ans, il aura deux chances sur trois d’être au chômage.

Le risque de devenir délinquant ou dépendant, malade de l’alcool et des drogues est accru (Alati). La dépendance alcoolique est alors précoce et sévère, assortie de conduites antisociales et de troubles psychiatriques associés (Mézerette).
Les adolescents ayant un passé d’hyperactivité avec inattention ont eu, plus que les autres, des tentatives ou de projets de suicide. La plupart sont nés de mères alcoolisées au cours de leur grossesse (Galéra).

À côté de l'imprégnation alcoolique subie durant la grossesse, les perturbations familiales dues à l'alcoolisme maternel ont-elles aggravé les troubles ?

Le coût des soins nécessaires à un enfant atteint s’élève entre un et cinq millions d’euros au long de sa vie.

Si l’enfant a été conçu au cours d’une ivresse, il ne risque rien du fait de celle-ci, parce que la formation de ses organes n’a débuté qu’une dizaine de jours plus tard.

À partir de ce stade, il est vulnérable jusqu’à la fin de la grossesse, mais surtout pendant les quatorze premières semaines. Le foetus est autant imprégné d'alcool que sa mère et il est deux fois plus lent qu'elle à éliminer l'alcool. Cette vulnérabilité a été confirmée au laboratoire, notamment sur les yeux des foetus d'animaux.

Ainsi peut-on affirmer que l’alcool est tératogène, c’est-à-dire qu’il peut abîmer l'embryon à lui seul. Toutes les boissons alcoolisées font courir à peu près le même risque. La plus toxique pour les foetus semble être la bière. Certaines bières "fortes" apportent 40 grammes d'alcool par verre au lieu des 10 grammes traditionnels au comptoir.

Plus longues ont été les périodes de consommation quotidienne d'alcool, et plus grand est le risque.

Quelles consommations sans risque ?
Tant qu'on n'a pas trouvé de troubles spécifiques, on ne peut ni innocenter l'alcool, ni démontrer que l’alcool soit responsable de ces handicaps, à moins qu'il y ait des malformations visibles consécutives à de grosses consommations répétées.
Par conséquent, il a été impossible jusqu’à présent de certifier au-dessous de quel niveau la consommation d’une femme enceinte est sans risque. La sagesse est donc de s'abstenir d'alcool dès le retard de règles et durant toute la grossesse.

Le risque est certain à partir d'une consommation quotidienne de deux verres et demi contenant chacun 11 grammes d'alcool. À partir de ce niveau, l'atteinte dépasse 0,5 pour mille naissances. Une seule ivresse entre deux et quatre mois triple le risque d’épilepsie plus tard.

Le risque paraît pratiquement négligeable pour les enfants nés de femmes habituellement sobres et qui ne se sont livrées qu'à peu d'excès durant leur grossesse, selon les 3.630 études publiées entre 1970 et 2005 et récapitulées par J. Henderson.

“En-dessous de quatre verres par semaine, aucune étude fiable n’a pu démontrer un risque pour la santé de l’enfant” affirme un article récent de la revue Prescrire. C’est plausible mais incertain, sachant que beaucoup de handicaps mentaux par alcoolisations prénatales n’ont pas de caractères spécifiques qui les distinguent de handicaps d’autres causes. Il est donc sage de conseiller de s’abstenir dès le projet de grossesse. Il est tout aussi sage de ne pas épouvanter les femmes sobres qui auraient eu un dérapage.

Se rappeler qu'il n'y a pas de grossesse sans risque, ni l'actuelle, ni la suivante.

En pratique, les enfants atteints sont presque tous nés de mères grandes buveuses. On a étudié 337 enfants à l’âge de 7,5 ans, nés de mères afro-américaines âgées de 27 ans et buveuses. L’atteinte intellectuelle des enfants était d’autant plus grand que l’âge maternel était élevé. Pour deux verres consommés de trop par jour durant les grossesses, les enfants ont perdu en moyenne trois points de quotient intellectuel verbal et arithmétique ainsi que 5,6 points de distractibilité (Jacobson).

Même ces mères-là ont donné naissance à des enfants normaux dans la majorité des cas, mais ils risquent d'être marqués par leur vie d'enfant d'alcoolique.
 

2, Les risques pour la mère

Au moins une femme enceinte sur 20 est quotidiennement en difficulté avec l’alcool.
À Nantes, en début de grossesse, 63% des femmes boivent de l’alcool, 34% sont fumeuses et 8% usent du cannabis. Au-delà du premier trimestre, 20% boivent et 22% fument encore (Chaplot).
De même en Suède (Goransson 2006).
Les mères d’enfants de foetopathies alcooliques sont beaucoup plus atteintes de maladies mentales et d’ivresses, cocaïne et marijuana au cours de ces grossesses (Cannon).

Les risques sont graves : que le problème ne soit pas identifié, qu’il soit nié, enfin que les consommations mettent la mère en danger, elle aussi.

En cas de handicap constaté chez son enfant, cela aggraverait le sentiment de culpabilité que la dépendance alcoolique entraîne déjà.

Il n'est pas rare de voir arriver pour accoucher une femme en état d'ivresse. Il y aura lieu de détecter l'alcool et les drogues dans le méconium.

Même en l'absence d'ivresse, les sages-femmes n'ont guère de peine à soupçonner le problème, devant le comportement, le contexte et les conditions de vie : précarité, carences éducatives, abus sexuels passés, troubles dépressifs ou anxieux, conflits avec un conjoint alcoolique.
Le risque de devenir alcoolo-droguée est accru chez les femmes qui ont avorté sauf chez celles qui continuent à vivre avec le père du foetus précédent (Pedersen).

Il n'est pas rare que ces accouchées aient elles-mêmes été atteintes d'une embryo-foetopathie alcoolique.

Là où les enfants risquent un handicap psychique définitif, le risque de la plupart de leurs mères est de mourir des suites de leurs intoxications.
Les grand-mères des enfants atteints sont souvent, elles aussi, malades de l’alcool (Kvigne

La plupart des accouchées alcooliques actuelles sont alcoolo-droguées, notamment les adolescentes enceintes avant d'avoir terminé leur scolarité.

L’alcool n’est pas le seul toxique qui menace les foetus.

Le tabac est nocif lui aussi pour l'embryon et il augmente la nocivité de l’alcool. Les buveuses sont presque toutes fumeuses, ce qui ajoute des dangers pour la croissance du foetus et le déroulement de la grossesse ainsi que, pour le bébé, un risque accru de bronchite, d'asthme et même de mort subite. Les fumeuses sont une chance quand elles enceintes si on les informe de ces risques pour leurs foetus (Horak).
L'arrêt du tabac est à organiser aussi pour les accouchées.

Bien des médicaments tranquillisants sont à éviter.

Les avis divergent sur la toxicité embryo-foetale des drogues autres que l’alcool, le tabac et ces médicaments. Les toxiques du cannabis traversent le placenta. On leur a imputé un retard de croissance ; parfois, des troubles à la naissance, avec une agitation et un cri caractéristique ; plus tard, des troubles du sommeil et un déficit intellectuel.

À partir de quelle consommation de cannabis ? On l'ignore, tant on ignore la teneur en toxique de ce que fournissent les trafiquants de haschisch.

À la naissance, l’état de manque à l’héroïne est dangereux pour le foetus.
Pour la mère, ces drogues sont dangereuses par elles-mêmes et elles compliquent ses difficultés avec l’alcool. Celle qui se libère de l'héroïne est souvent tentée par l'alcool.

3, Les risques pour la relation mère-enfant.

La majorité des enfants atteints d'embryo-foetopathie alcoolique sévère ne sont pas élevés par leur mère, mais se trouvent placés ou adoptés, tant leur éducation est négligée. C'est dire la gravité de l'atteinte de la plupart de leurs mères. Leurs pères sont, eux aussi, souvent atteints par l'alcool (Kvigne).

S'ils vivent avec leurs mère, ces enfants sont exposés à des situations qui aggravent leurs capacités d'apprentissage.

Il y a parfois des évolutions favorables, grâce à l'entente entre le médecin de famille, le personnel de la maternité, l'alcoologue, le pédiatre, l'assistante sociale, la puéricultrice entre autres.

Ailleurs, on a vu un couple alcoolique et son enfant “mobiliser sans résultat un juge pour enfants, un juge aux affaires familiales, deux assistantes sociales, un psychiatre, trois médecins généralistes, quatre éducateurs, des policiers… et les voisins.”

Il n'est pas rare qu'un nouveau-né disponible pour être adopté soit né d'une mère alcoolique, en Europe, en Amérique latine ou en Asie. Il est rare que le couple adoptant dispose de cette information.

 

4, Recommandations aux femmes

Dès son projet de conception, toute femme peut bénéficier, grâce à cette Page et à d'autres, de l’information disponible. C'est à elle que revient la décision de s’abstenir de tabac, d’alcool et de drogues tout au long de la grossesse projetée comme de l'allaitement.

Répétons-le, il n’a pas été possible de définir une consommation sans risque.

Une fois enceinte, une femme qui n’a aucun problème d’alcool ne doit pas faire de ces informations un motif d’angoisse si elle a bu avant d'être informée. Rappelons ce qui est expliqué plus haut sur la rareté des embryons atteints.

Une femme qui interromprait une grossesse n'est jamais sûre d'avoir la suivante ni que la suivante soit sans risque.

Il suffit qu’une fois informée la femme se détourne de l’alcool, ne rumine pas ce qu'elle a bu, ne multiplie pas les échographies et vive dans la confiance indispensable à son bon équilibre comme à celui de son enfant.

Plus les femmes seront informées, notamment grâce aux étiquettes sur les bouteilles, plus rares seront les cas de grossesses vécues dans l'angoisse.

Le malentendu vient de ce que le corps médical n'a envisagé qu'un seul message, le conseil de s'abstenir au cours de la grossesse : conseil irréprochable mais angoissant au sujet des consommations épisodiques.

Le neuvième mois de la première grossesse est souvent le premier moment où une femme écoute les conseils depuis sa pré-adolescence.
Y a-t-il lieu de lui murmurer qu'elle ne serait pas ravie de voir son bébé estropié dans une voiture conduite en alcoolémie ?
Ni de voir le père de son bébé licencié pour un motif quelconque, en réalité ses excès d'alcool ?
Ni de voir l'enfant grandir dans une famille dévastée par l'alcool et les drogues ?
Autant de sujets de conversation à poursuivre avec le père de son foetus.

L'excès d'insouciance n'est pas moins préoccupant que l'excès d'angoisse. Actuellement, la quasi-totalité des femmes sont informées. Pourtant, une récente enquête sur 150 femmes hospitalisées en maternité a révélé que 10% d'entre elles (soit 5% de celles qui ne seraient pas dépendantes) continuaient une consommation hebdomadaire supérieure à 14 verres ou à quatre verres par occasion. C'est dire qu'il faut mieux expliquer l'information et davantage la répéter (Vabret).

Les tests de grossesse, grâce à leurs prospectus, pourraient utilement rappeler qu'un résultat positif invite à s'abstenir d'alcool jusqu'à ce que la grossesse soit confirmée.

Cette insouciance a été retrouvée en observant les écrits des femmes sur trois forums de l'Internet. Beaucoup d'entre elles, se fiant aux propos de leurs mères, n'ont compris ni le risque, ni la nécessité de s'abstenir (Toutain).

5, Recommandations aux personnels soignants.

Ceux-ci sont déjà au courant des recommandations précédentes. Ce qui est difficile, c’est que faire devant une femme enceinte sur vingt, celle qui est atteinte de dépendance alcoolique. Les femmes enceintes qui boivent trop sont bien plus nombreuses qu'on ne l'imagine (Magnusson). C’est une des rares urgences en alcoologie.

Pour motiver une femme dépendante à s’abstenir d’alcool, il ne suffit pas de lui représenter le danger pour son enfant. Cela pourra même aggraver ses consommations en augmentant le sentiment de culpabilité qui existe déjà, ainsi que la crainte d’un placement de l’enfant : la femme boirait de plus belle pour oublier.

Avant même d’informer et de donner les recommandations ci-dessus, il est prudent de demander à toutes les femmes enceintes, à la suite du Dr. D. Playoust :
« Votre consommation d’alcool vous pose-t-elle problème ? », puis
« Quelle est la consommation d’alcool qui pose problème chez une femme enceinte ? »

On peut aussi préférer ne pas parler des consommations de prime abord, et utiliser les outils disponibles sur ce site Internet : le Dépistage : questionnaire de santé dans lequel une douzaine de questions mènent indirectement vers l'alcool
et l'auto-questionnaire à emporter Tabac, alcool : où en suis-je ? tout en sachant que ce questionnaire est peu adapté à des femmes enceintes peu instruites.

Si les réponses ou le contexte laissent deviner que le problème d'alcool est bien présent, demander encore à quand remonte la dernière consommation d’alcool, puis s’enquérir sur les ivresses plutôt que sur les consommations quotidiennes, qui seraient niées.

Pour évaluer le degré de dépendance, demander si, d’habitude, la femme a de la peine à s’arrêter après le deuxième ou le troisième verre. Quand une accouchée atteinte par l’alcool nie être droguée, il peut être prudent de détecter les drogues dans le méconium (Ristimaa).
Une grossesse indésirée peut avoir été accompagnée d’une contamination par les virus du sida et de l’hépatite C, à dépister.

Le soignant a donc besoin d’une formation en alcoologie et du secours d’une buveuse rétablie. Les entretiens tiendront compte des agressions sexuelles du passé, de la violence du conjoint, des autres consommations à risques et des troubles psychiatriques associés.
Il est utile de s'appuyer sur les échographies successives : « Vous allez le voir regrossir ! »

Dès que possible avant la naissance, on recherche, si nécessaire, une structure d'accueil évitant de séparer l'enfant de sa mère. Si cet hébergement ne s'impose pas, on prépare le suivi en obtenant la visite du médecin traitant, d’une buveuse rétablie et des autres intervenants évoqués plus haut, y compris les non-professionnels (Grant).

Avec l'assistante sociale et la psychologue, ce suivi relève à l'hôpital de l'ECIMUD, équipe de coordination et d'intervention mobile auprès des usagers de drogues (Lejeune)

L'allaitement est autorisé et recommandé en vue d'une bonne relation entre la mère et l'enfant. Cela, dans tous les cas, même en cas de traitement de substitution aux opiacés et même en cas de séropositivité (Lejeune). Après la naissance, il est justifié de prolonger, si possible, le séjour en maternité pour favoriser la relation entre la mère et l’enfant. Le père du foetus n’est pas à oublier.

Avant d'en arriver là, les personnels soignants ont un rôle dans la prévention, dès les consultations de contraception, ou en vue des grossesses ultérieures : mettre en garde sur les grossesses indésirées qui ont débuté lors d'ivresses et sur le risque ultérieur d'embryo-foetopathie alcoolique.

6, Grossesses indésirées débutées lors d’ivresses ?

Il semble que ce sujet n’ait jamais été étudié, sachant que je suis les publications médicales sur l’alcool depuis 1990. Depuis 2007, je me suis donc tourné vers plusieurs centres d’IVG en suggérant d’interroger seulement au moment où les clientes vont les quitter satisfaites.

Par exemple : « Si le préservatif a été oublié, étiez-vous dans votre état naturel, ou sous l’influence de l’alcool, d’une drogue ou d’un médicament ? » Les réponses seraient réparties en quatre classes : refus de répondre, “influence” très probable, possible ou improbable. J’ai suggéré aussi de parler des dangers de l’alcool au début d’une nouvelle grossesse.

Un seul médecin m’a déclaré avoir posé la question et constaté que c’était assez souvent le cas, mais sans m’indiquer en quelle proportion. Sinon, j’ai reçu des marques d’intérêt, mais sans aller plus loin.

L’Angleterre a le record des grossesses d’adolescentes. Des campagnes y ont mis en garde les filles sur ce risque des beuveries, mais sans étude scientifique.

La pilule est plutôt le contraceptif des couples stables et le préservatif celui des autres. Si l’on s’intéresse enfin au sujet, et si des campagnes ciblées sur les adolescentes sont envisagées en France, il me semble qu’elles ne devraient pas prôner la contraception en général, mais l’oubli du préservatif lors des beuveries adolescentes à la mode.

RÉFÉRENCES

Les 30 communications présentées à la Société Française d’Alcoologie les 10 et 11 octobre 2002 sont récapitulées en Recommandations de la Société dans Alcoologie et Addictologie 2002; 24 (4): 384-391 et 2003; 25 (Suppl 2): 47S-103S.
- Auteurs multiples : Le syndrome d'alcoolisation foetale. Alcool Assistance 2004; n° 141,   4-36

Des références, depuis 1911, contiennent leur numéro PMID du site Pubmed (par exemple PMID: 22713973).
Copier-coller ces PMID dans Google procure les Résumés des citations.

Vous êtes dispensé de vous rendre en bibliothèque pour consulter la plupart des références citées dans ce site. Depuis 1966, plus de mille périodiques de sciences médicales sont accessibles grâce à Medline-Pubmed. Si une citation vous intéresse, vérifier qu'en haut et à gauche le cadre Search contient Pubmed. Dans le cadre suivant, inscrire le nom du premier auteur suivi de sa ou ses initiales ; facultativement le nom du second auteur ; enfin l'année.
Par exemple, inscrire Schmidtke A 1988
Le Résumé s’affiche aussitôt, avec souvent l’adresse e-mail de l’auteur. Celle-ci vous permet de lui demander le texte in-extenso de son article en pièce jointe (“attached file”) à un courriel.


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- Chang G. A brief intervention for prenatal alcohol use. An in-depth look. J Substance   Abuse Treatm 2000; 18: 365-369
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- Coffin JM, Baroody S, Schneider K, O'Neill J. Impaired cerebellar learning in children with prenatal alcohol exposure: a comparative study of eyeblink conditioning in children with ADHD and dyslexia. Cortex. 2005; 41(3): 389-398
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- Toutain S. Abstinence pendant la grossesse. Ce qu'en disent les femmes en France. Alcoologie et Addictologie 2009: 31(2):107-114
- Vabret F, Houet T, Dreyfus M, Davy A. Consommation déclarée d'alcool de 150 femmes hospitalisées en maternité. Alcoologie & Addictologie 2006; 28(3): 217-222

- Sur Internet, on trouve plus de 20 000 Pages en français sur le sujet.
En langue anglaise,   consulter : Fetal Alcohol and Drug Unit

 

Relire ci-dessus :

Les risques pour l'enfant
Les risques pour la mère
Les risques pour la relation mère-enfant

Recommandations aux femmes par Internet
Recommandations aux personnels soignants
Grossesses indésirées débutées lors d’ivresses ?
Références

 
   
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