4,
Recommandations aux femmes
Dès son
projet de conception, toute femme peut bénéficier,
grâce à cette Page et à d'autres, de
linformation disponible. C'est à elle que revient
la décision de sabstenir
de tabac, dalcool et de drogues tout au long de la
grossesse projetée comme de l'allaitement.
Répétons-le,
il na pas été possible de définir
une consommation sans risque.
Une
fois enceinte, une femme qui na aucun problème
dalcool ne doit pas faire de ces informations un motif
dangoisse si elle a bu avant d'être informée.
Rappelons ce qui est expliqué plus haut sur la rareté
des embryons atteints.
Une femme qui interromprait
une grossesse n'est jamais sûre d'avoir la suivante
ni que la suivante soit sans risque.
Il suffit quune fois
informée la femme se détourne de lalcool,
ne rumine pas ce qu'elle a bu, ne multiplie pas les échographies
et vive dans la confiance indispensable à
son bon équilibre comme à celui de son enfant.
Plus les femmes seront
informées, notamment grâce aux étiquettes
sur les bouteilles, plus rares seront les cas de grossesses
vécues dans l'angoisse.
Le malentendu vient de ce
que le corps médical n'a envisagé qu'un seul
message, le conseil de s'abstenir au cours de la grossesse :
conseil irréprochable mais angoissant au sujet des
consommations épisodiques.
Le neuvième mois
de la première grossesse est souvent le premier
moment où une femme écoute les conseils
depuis sa pré-adolescence.
Y a-t-il lieu de lui murmurer qu'elle ne serait pas ravie
de voir son bébé estropié dans une
voiture conduite en alcoolémie ?
Ni de voir le père de son bébé licencié
pour un motif quelconque, en réalité ses
excès d'alcool ?
Ni de voir l'enfant grandir dans une famille dévastée
par l'alcool et les drogues ?
Autant de sujets de conversation à poursuivre avec
le père de son foetus.
L'excès d'insouciance
n'est pas moins préoccupant que l'excès d'angoisse.
Actuellement, la quasi-totalité des femmes sont
informées. Pourtant, une récente enquête
sur 150 femmes hospitalisées en maternité
a révélé que 10% d'entre elles (soit
5% de celles qui ne seraient pas dépendantes) continuaient
une consommation hebdomadaire supérieure à
14 verres ou à quatre verres par occasion. C'est
dire qu'il faut mieux expliquer l'information et davantage
la répéter (Vabret).
Les tests de grossesse,
grâce à leurs prospectus, pourraient utilement
rappeler qu'un résultat positif invite à
s'abstenir d'alcool jusqu'à ce que la grossesse
soit confirmée.
Cette insouciance a été
retrouvée en observant les écrits des femmes
sur trois forums de l'Internet. Beaucoup d'entre elles,
se fiant aux propos de leurs mères, n'ont compris
ni le risque, ni la nécessité de s'abstenir
(Toutain).
5,
Recommandations aux personnels soignants.
Ceux-ci sont déjà
au courant des recommandations précédentes.
Ce qui est difficile, cest que faire devant une femme
enceinte sur vingt, celle qui est atteinte de dépendance
alcoolique. Les femmes enceintes qui boivent trop sont bien
plus nombreuses qu'on ne l'imagine (Magnusson). Cest
une des rares urgences en alcoologie.
Pour motiver une femme
dépendante à sabstenir dalcool,
il ne suffit pas de lui représenter le danger pour
son enfant. Cela pourra même aggraver ses consommations
en augmentant le sentiment de culpabilité qui existe
déjà, ainsi que la crainte dun placement
de lenfant : la femme boirait de plus belle pour
oublier.
Avant même
dinformer et de donner les recommandations ci-dessus,
il est prudent de demander à toutes les femmes
enceintes, à la suite du Dr. D. Playoust :
« Votre consommation dalcool vous pose-t-elle
problème ? », puis
« Quelle est la consommation dalcool
qui pose problème chez une femme enceinte ? »
On peut aussi préférer
ne pas parler des consommations de prime abord, et utiliser
les outils disponibles sur ce site Internet : le Dépistage :
questionnaire de santé dans lequel une douzaine
de questions mènent indirectement vers l'alcool
et l'auto-questionnaire à emporter Tabac,
alcool : où en suis-je ? tout en sachant
que ce questionnaire est peu adapté à des
femmes enceintes peu instruites.
Si les réponses
ou le contexte laissent deviner que le problème
d'alcool est bien présent, demander encore à
quand remonte la dernière consommation dalcool,
puis senquérir sur les ivresses
plutôt que sur les consommations quotidiennes, qui
seraient niées.
Pour évaluer le degré
de dépendance, demander si, dhabitude, la femme
a de la peine à sarrêter après
le deuxième ou le troisième verre. Quand une
accouchée atteinte par lalcool nie être
droguée, il peut être prudent de détecter
les drogues dans le méconium (Ristimaa).
Une grossesse indésirée peut avoir été
accompagnée dune contamination par les virus
du sida et de lhépatite C, à dépister.
Le soignant a donc besoin
dune formation en alcoologie et du secours dune
buveuse rétablie. Les entretiens tiendront compte
des agressions sexuelles du passé, de la violence
du conjoint, des autres consommations à risques et
des troubles psychiatriques associés.
Il est utile de s'appuyer sur les échographies successives :
« Vous allez le voir regrossir ! »
Dès que possible
avant la naissance, on recherche, si nécessaire,
une structure d'accueil évitant de séparer
l'enfant de sa mère. Si cet hébergement
ne s'impose pas, on prépare le suivi
en obtenant la visite du médecin traitant, dune
buveuse rétablie et des autres intervenants évoqués
plus haut, y compris les non-professionnels (Grant).
Avec l'assistante sociale
et la psychologue, ce suivi relève à l'hôpital
de l'ECIMUD, équipe de coordination et d'intervention
mobile auprès des usagers de drogues (Lejeune)
L'allaitement est
autorisé et recommandé en vue d'une bonne
relation entre la mère et l'enfant. Cela, dans
tous les cas, même en cas de traitement de substitution
aux opiacés et même en cas de séropositivité
(Lejeune). Après la naissance, il est justifié
de prolonger, si possible, le séjour en maternité
pour favoriser la relation entre la mère et lenfant.
Le père
du foetus nest pas à oublier.
Avant d'en arriver
là, les personnels soignants ont un rôle dans
la prévention, dès les consultations de contraception,
ou en vue des grossesses ultérieures : mettre
en garde sur les grossesses indésirées qui
ont débuté lors d'ivresses et sur le risque
ultérieur d'embryo-foetopathie alcoolique.
6,
Grossesses indésirées débutées
lors divresses ?
Il semble que
ce sujet nait jamais été étudié,
sachant que je suis les publications médicales sur
lalcool depuis 1990. Depuis 2007, je me suis donc
tourné vers plusieurs centres dIVG en suggérant
dinterroger seulement au moment où les clientes
vont les quitter satisfaites.
Par exemple : « Si
le préservatif a été oublié,
étiez-vous dans votre état naturel, ou sous
linfluence de lalcool, dune drogue ou
dun médicament ? » Les réponses
seraient réparties en quatre classes : refus de
répondre, influence très probable,
possible ou improbable. Jai suggéré
aussi de parler des dangers de lalcool au début
dune nouvelle grossesse.
Un seul médecin ma
déclaré avoir posé la question et constaté
que cétait assez souvent le cas, mais sans
mindiquer en quelle proportion. Sinon, jai reçu
des marques dintérêt, mais sans aller
plus loin.
LAngleterre a le
record des grossesses dadolescentes. Des campagnes
y ont mis en garde les filles sur ce risque des beuveries,
mais sans étude scientifique.
La pilule est plutôt
le contraceptif des couples stables et le préservatif
celui des autres. Si lon sintéresse enfin
au sujet, et si des campagnes ciblées sur les adolescentes
sont envisagées en France, il me semble quelles
ne devraient pas prôner la contraception en général,
mais loubli du préservatif lors des beuveries
adolescentes à la mode.
RÉFÉRENCES
Les 30 communications
présentées à la Société
Française dAlcoologie les 10 et 11 octobre
2002 sont récapitulées en Recommandations
de la Société dans Alcoologie et Addictologie
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47S-103S.
- Auteurs multiples : Le syndrome d'alcoolisation foetale.
Alcool Assistance 2004; n° 141, 4-36
Des références, depuis 1911, contiennent leur
numéro PMID du site Pubmed (par exemple PMID: 22713973).
Copier-coller ces PMID dans Google procure les Résumés
des citations.
Vous êtes dispensé
de vous rendre en bibliothèque pour consulter la
plupart des références citées dans
ce site. Depuis 1966, plus de mille périodiques de
sciences médicales sont accessibles grâce à
Medline-Pubmed.
Si une citation vous intéresse, vérifier qu'en
haut et à gauche le cadre Search contient Pubmed.
Dans le cadre suivant, inscrire le nom du premier auteur
suivi de sa ou ses initiales ; facultativement le nom
du second auteur ; enfin l'année.
Par exemple, inscrire Schmidtke A 1988
Le Résumé saffiche aussitôt, avec
souvent ladresse e-mail de lauteur. Celle-ci
vous permet de lui demander le texte in-extenso de son article
en pièce jointe (attached file) à
un courriel.
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- Sur Internet, on trouve plus de 20 000 Pages
en français sur le sujet.
En langue anglaise, consulter : Fetal
Alcohol and Drug Unit
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