En ville, parmi 200
malades, le questionnaire ci-dessous a mis sur la voie
de 63 diagnostics
supplémentaires
et onze étaient importants.
112 autres réponses avaient un intérêt
thérapeutique, éducatif ou psychothérapeutique.
En consultation hospitalière,
plus nombreux étaient les diagnostics déjà
établis de manière traditionnelle,
et plus nombreuses ont été les révélations
supplémentaires.
Le questionnaire stimule la
mémoire, sachant qu'un malade sur trois a inscrit des
réponses non sollicitées. Le questionnaire permet
de trouver du vrai
chez ceux que l'on prendrait pour de faux
malades ; et plus de vrai chez
les vrais.
La durée de tout
interrogatoire verbal est limitée, notamment parce
que la grande majorité des réponses est heureusement
non.
En poursuivant d'interroger, le médecin risque d'avoir
l'air stupide.
Le questionnaire, lui, échappe à ce risque.
La plupart des malades de
ville ont manifesté une surprise mais 10% seulement
l'ont refusé. À l'hôpital, on n'a enregistré
qu'un refus sur 123 présentations. Les malades
acceptent des questions qu'ils auraient autrement
considérées comme des insultes. Finalement,
ils sont heureux de collaborer
activement à leur propre diagnostic.
Les sourds sont les
plus grands bénéficiaires. En médecine
du travail, en Californie, l'effet sécurisant
du questionnaire s'est traduit par une réduction de
l'absentéisme.
Le
questionnaire procure aussi plusieurs occasions de mettre
ultérieurement la conversation sur l'alcool.
Aucune question sur les consommations
d'alcool ne s'y trouve, mais douze questions (celles
suivies de
) attirent souvent des réponses
positives chez les personnes atteintes par l'alcool : mauvais
sommeil, tranquillisants, fatigue, anxiété,
mauvaise mémoire, dépression, idées de
suicide, hypertension, goutte, crampes, tremblement et accident
récent.
En pareil cas, le médecin
utilisateur peut s'inspirer de la première question
du questionnaire CAGE-DETA en demandant :
Vous êtes-vous déjà dit que nous
ferions bien de voir ensemble où vous en êtes
avec l'alcool ?
Le bon moment pour évoquer
l'alcool est pendant ou après l'examen physique.
Le médecin qui hésiterait pourrait demander
quel a été le plus grand nombre de verres bus
en une seule journée par la mère et le père
de son client. Si ce nombre est élevé, il dénote
au moins une vulnérabilité (Malone).
Le bon moment pour s'entretenir
avec un malade de l'alcool dans le déni est tôt
le matin :
Alcool
: parler à celui qui est accroché
Beaucoup de médecins
généralistes et de médecins du travail
craignent qu'on veuille les remplacer par une machine. Pourtant,
il ne s'agit que d'aide au diagnostic. Un oui n'est
qu'un symptôme, il n'est pas un diagnostic, aucun
oui n'est une certitude.
Les questions sont sélectionnées
en fonction de la gravité de l'omission ou des risques
par médicaments. L'épidémiologie relève
plutôt de sondages.
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