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pour la santé mentale :

prévention par Internet

Santé mentale : s’adresser par l’Internet
aux entourages des personnes fragiles

Révision : 06.07.2013           Translate

Trois points essentiels :

• Outils pour les entourages des personnes fragiles.
• L’audience et l’efficacité de ces outils est discutée.
• Contacts facilités entre ces entourages et les professionnels de santé, notamment quand on craint un suicide.

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1, L'Internet visant les entourages des personnes fragiles

En s’adressant à ces entourages, l’Internet multiplie les chances de convaincre. Ces entourages sont par exemple :

- entourages des enfants de 10 et 11 ans ;
- ceux des femmes enceintes ou projetant de l’être ;
- ceux des buveurs excessifs ;
- des suicidaires ;
- les clients des psychiatres et psychologues.

Les parents des enfants âgés de dix et onze ans sont-ils préparés ?

L’enfant de dix ans s’intéresse à ce qu’on mange : c’est le bon âge pour débuter la prévention de l’obésité, pour mettre en garde contre les sucreries.

L’enfant de 11 ans s’intéresse à tout et il n’en est pas encore à croire le contraire de ce que lui disent ses parents (Benigno). Dès l’entrée au collège, les trafiquants de drogues l’attendront.

Pour s’entretenir avec lui du tabac, du cannabis, des autres drogues et de l’alcool, il faut se donner du temps : par exemple en lui apprenant la cuisine, ou dans les transports, ou en faisant du jogging ensemble. Pour que ses parents se préparent à lui parler, l’Internet est disponible .

Les entourages des femmes enceintes ou projetant de l’être peuvent se préparer à les éloigner de l’alcool en s’informant sur l’Internet.

Les entourages des buveurs excessifs souffrent de leurs échecs. Ils ont besoin d’une formation qui témoigne d’interventions réussies par des enfants, parents, cousins etc. ; et qui cite des ressources disponibles : groupes d’entraide, lignes téléphoniques d’écoute, publications imprimées, autres médias, collectivités et outils Internet.

Sur l'Internet,les objectifs pédagogiques proposés ne sont pas une liste de connaissances, mais de compétences, c’est-à-dire des actes rendre capable..

Un auto-questionnaire “Tabac, alcool : où en suis-je” peut être remis par leurs entourages aux buveurs en leur qualité de fumeurs, pour qu’ils l’emmènent chez eux sans leur demander d’y répondre. Un proche peut le copier-coller à partir de l’Internet, l’imprimer et le photocopier.

En matière d’excès d’alcool, les “interventions brèves” ont été reconnues efficaces mais elles sont trop rarement usitées si on les fait dépendre du dépistage. Cet auto-questionnaire procure une intervention brève sans dépistage.

La disproportion entre les ressources et les besoins des entourages des buveurs est flagrante. Les groupes d'entraide ne sont qu'environ 200 en France. Pour répondre à ces besoins, les livres sont pénalisés par la maigreur de leurs tirages, tandis que l'Internet est pénalisé par la maigreur soit des contenus.

Le rôle des entourages dans la prévention du suicide apparaît comme une réalité massive, contrairement aux apparences, grâce à une enquête sur l’Internet.

L’influence déclarée des personnes de l’entourage s’est avérée bien supérieure à celle des intervenants formés. L’influence des confidents choisis, c’est-à-dire des amis, et des conjoints ou partenaires sentimentaux a largement excédé celle des confidents non choisis. Cibler les confidents des suicidaires, c’est cibler l’ensemble des adultes et des adolescents. Ce rôle est à l’échelle de l’Internet.

Aux clients des professionnels de santé mentale, l’Internet explique aux clients comment se préparer à consulter et il leur fournit un auto-questionnaire pour se remémorer leur passé médical, l’imprimer et le remettre au médecin.
Si ce médecin apprécie le gain de temps et de sécurité, prendra-t-il goût à copier sur l’Internet et à utiliser systématiquement un questionnaire de santé simple, dans lequel la santé mentale n’est pas oubliée ?

2, L’audience des outils Internet

On envisagera l’audience des sites publics et privés, selon que les sites sont diffusés par le bouche-à-oreille ou par les moteurs de recherche.

Le gouvernement français dispose du site de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES). D’autres organismes publics disposent de sites de prévention fréquemment consultés.

Ces sites publics me semblent presque tous triplement défectueux :

a, Les textes ne sont pas signés.

b, Les références bibliographiques font habituellement défaut, contrairement aux usages scientifiques.

c, Il leur est interdire d’inscrire eux-mêmes des liens vers les sites d’associations et les sites de citoyens.
Cet ostracisme s’enracine dans la crainte de citer un site payant ou publicitaire. Pourtant, si un site est dans ce cas, cela se voit. Ce qui serait blâmable, ce serait de n’insérer de lien que vers un seul site privé. Au contraire, dès que les liens seraient assez nombreux, la suspicion de favoritisme tomberait. Les sites qui seraient partis à la dérive se trouveraient en minorité.

Par exemple, en matière de prévention du suicide, le gouvernement australien a été l’un des plus actifs. Il ne se gêne pas pour inscrire, sur ses sites, plusieurs liens vers des sites d’associations et des sites de citoyens, par exemple en matière de prévention du suicide

Schématiquement, on distingue deux types d’accès à l’Internet : par le bouche-à-oreille (notamment les messages téléphoniques) et par les moteurs de recherche.

L’audience des forums et des blogs résulte surtout du bouche-à-oreille : audience souvent transitoire, parfois énorme. Un million et demi d’enfants ou adolescents français ont pratiqué le dangereux jeu du foulard. Est-ce parce qu’amateurs de sensations fortes ? Ou par comportements moutonniers ? Ou parce que des forums et des blogs auraient encouragé ce jeu, aux dires des adeptes ?

Les comportements électoraux, lors des présidentielles américaines de 2008, auraient été influencés par les déferlements de vidéos sur les forums et blogs. En matière de santé publique, les vidéos auxquelles mènent les moteurs de recherche sentent la fiction ou la publicité.

Au contraire, les associations de personnes rétablies de l’alcool et des drogues manifestent l’efficacité de leurs témoignages verbaux. Cela incite à multiplier par vidéos sur l’Internet ces témoignages, ainsi que ceux de parents dont un enfant est mort de drogue.

Quant à l’audience des sites Internet, elle dépend davantage des moteurs de recherche. Les plus usités tendent à écarter les sites dangereux de leurs premières pages de réponses : par exemple, les sites prônant le suicide ou le jeu du foulard.

Des propagandes commerciales contraires à la santé publique ont déferlé pendant des dizaines d’années sous forme d’imprimés.
Ainsi, l’industrie américaine du tabac a martelé le discours suivant (Cardador) : « Les scientifiques vous mentent quand ils vous disent qu’il est dangereux de fumer. Pourquoi ce mensonge ? Parce qu’il sont des ennemis de la démocratie : ils veulent détruire vos libertés. »

Une désinformation commerciale analogue choisirait-elle actuellement l’Internet ?
Les moteurs de recherche auraient-ils le courage de se priver de la publicité correspondante ?

L’audience décroîtrait-elle si les surfeurs évaluaient plus sévèrement la qualité des messages sur la toile : dates de mise à jour, références scientifiques sur lesquelles s’appuient les assertions, impartialité dans les citations, qualification des auteurs et sources du financement ?

3, L’efficacité des outils Internet sur les comportements 

Les points forts et les points faibles de ces outils méritent discussion.

• Les points forts des outils Internet :

En matière d'alcool, une remarquable audience est celle du site Alcohol screening qui a reçu plus de 115.000 visites en 14 mois et dont près de 48.000 adultes ont rempli le questionnaire de dépistage. Ainsi se sont déclarés 90% de consommateurs à risque avec 88% d'ivresses "binge" et 65% de personnes dont le compte AUDIT atteignait au moins huit. Environ 23.000 visiteurs sont demandé informations, conseils et aide (Saitz). La clé d'un pareil succès a été la forte médiatisation du site, patronné par l'université de Boston.

Pour évaluer l'efficacité, c'est-à-dire l'évolution des consommations et de la santé de ces visiteurs, il aurait fallu annoncer un second formulaire de contact à remplir deux ans plus tard ; ou communiquer une adresse e-mail échappant aux automates de piratage, à utiliser à intervalles de deux ans.

La même équipe a prié par courriel plus de 4.000 jeunes étudiants d'utiliser soit un questionnaire de santé, soit un auto-questionnaire centré sur l'alcool, puis de comparer deux types d'interventions brèves proposées sur l'Internet.

Plus de la moitié ont accepté le dépistage, qui a mis en évidence un usage nocif de l'alcool chez un tiers des garçons et un quart des filles. Dans ces groupes, cet usage a cessé chez 33% des filles et 15% des garçons (Saitz 2007).

Des résultats à 6 semaines, chez de gros buveurs, sont également fournis par une enquête émanant du site Down your drink offrant questionnaire, formation et évaluation. Parmi les 10.000 utilisateurs, 16% ont suivi le programme jusqu'au bout. Chez eux, la dépendance, les autres problèmes liés à l'alcool et les troubles psychiques ont régressé.

Ce genre de programme peut atteindre les nombreux buveurs qui n'appellent pas d'aide (Linke). Les proches des buveurs peuvent leur indiquer ce site s'ils lisent en anglais.

Les personnes qui souffrent de détresse post-traumatique cherchent à s’informer et à partager leurs émotions sur l’Internet. Certaines ont bénéficié d’un “prédiagnostic” de psychothérapies en ligne par courriels personnels ou en participant à des programmes en dix séances de thérapie cognitivo-comportementale auxquels elles n’auraient pas eu accès autrement (Herbert).

Les messages peuvent être interactifs grâce aux courriels et aux forums mais les forums peuvent s'épuiser dans la cacophonie.

La répétition des messages est essentielle. Elle dépend  des liens entre sites, des interactions entre sites, des consultations d'Internet par les autres médias et les pouvoirs publics, des références bibliographiques, enfin de la facilité d'imprimer les Pages pour les relire et les communiquer.

Les auteurs ne sont pas obligés d'écrire chaque mois sur l'Internet quelque chose de différent sur le même sujet, à la différence des magazines de santé. Les sources sont moins hexagonales que les textes imprimés courants. Les mise à jour sont beaucoup plus faciles et fréquentes que celles des livres.

La réalisation est peu coûteuse (sauf en temps passé), et elle permet de faire toute leur place aux témoignages de vie. Toutefois, comme on l'a remarqué à propos du site Alcohol screening, l'efficacité dépend d'une médiatisation coûteuse à lancer et à maintenir

•  Les points faibles des outils Internet

Internet est une cacophonie, comme on le lira ci-dessous à propos du suicide (Recupero).

Internet est une meule de foin, avec plus de 16 à 45 milliards de pages en 2011. La bonne aiguille n'y est pas facile à trouver malgré les progrès des moteurs de recherche.

Ni le renom des auteurs, ni la conformité au règles des sites de santé (Netscoring et HONcode) ne protègent à coup sûr de messages tendancieux ou publicitaires.
Répétons que l'efficacité dépend d'une coûteuse médiatisation.

Les sites très médiatisés ont trop de frais pour rester indépendants des bailleurs de publicité ou de subsides.
Où l'éducation préventive est-elle à l'abri de pressions ?

Les messages ne sont pas des consultations, il leur manque d'être adaptés aux singularités des individus et de leurs attentes. Les récits de suicides dans les médias sans précautions sont suivis, sur les forums, de commentaires indigents (Sisask).

Les moteurs de recherche sur Internet, malgré la profusion de leurs réponses, sont loin de suffire aux besoins des proches des malades de l’alcool. Les automates de classement ignorent la plupart des livres, les associations et les sites dont l’intitulé s’écarte des locutions recherchées par les surfeurs.

Bien des pages pertinentes citées sont trop descriptives et interprétatives au détriment des conseils pratiques. Les entourages sont aidés face à un malade de l’alcool rétif, mais guère après le sevrage, ni aux débuts des parcours d’alcoolisation, ni dans leurs rôles face à leurs enfants. Les co-dépendances sont décrites à satiété mais les traitements modernes qui impliquent les entourages sont ignorés.

Trop de citations sont concédées aux forums et aux blogs, fertiles en contradictions et agressivité. Trop de citations n’intéressent guère les entourages : débats parlementaires, références juridiques, programmes gouvernementaux, informations destinées aux professionnels.

Récent, le Moteur de recherche médical donne la priorité aux sites de santé accrédités par l'association HON, puis à une sélection de sites créés par des médecins, avant d'enchaîner sur le moteur Google. Il concilie la sécurité et l'exhaustivité.

Surtout, on ne peut pas attendre d’un site Internet un message assez volumineux pour être authentiquement formateur. Il y faudrait l’ampleur d’un livre. Un site n’a le droit d’afficher in extenso qu’un livre libre de droits éditoriaux.

Comment concilier l’efficacité de l’Internet en diffusion et l’efficacité d’un livre en contenu ?

Un éditeur et un auteur transcriraient-ils un livre sur Internet gratis dès que les commandes des libraires tomberaient au-dessous d’un seuil ?
Les moteurs de recherche internes des sites de libraires comme Fnac et Amazon seraient capables de concilier la diffusion de l’information et l’ampleur des messages, pourvu qu’ils élargissent les gammes des locutions à requérir.

Pour les détails, voir :
Alcoolisme : former les entourages des buveurs excessifs

4, Le rôle de l’Internet dans la prévention du suicide

On envisagera comment Internet intervient soit pour inciter au suicide, soit pour la prévention du suicide. Les conditions de l’évaluation seront discutées

1, Internet pour inciter au suicide 

En toutes langues et en français, le moteur de recherches Google recensait respectivement près de 243 millions de documents (pages, forums de discussion) concernant le suicide, le 24 juillet 2012.
La grande majorité de ces documents visaient à informer sur les procédés ou à inciter au suicide. Des pactes de suicide ont été conclus sur Internet (Baume, Mehlum). On ignore si la proportion des incitations est la même dans les blogs et les chats.
Aux parents de mettre en garde leurs enfants.

Les personnes âgées qui se sont suicidées étaient, plus que les autres, utilisatrices de l’Internet (Shah).

Des forums et sites mettent l’accent sur la liberté de "choisir", liberté présentée comme une valeur supérieure à la vie.
Ils paraissent ignorer que la crise suicidaire est caractérisée, selon les psychiatres, par un tel rétrécissement du champ de la conscience que le suicide, loin d’être une libre option, est ressenti comme l’unique solution.
Ainsi, la liberté de choisir s’était effondrée dans la plupart des cas.

2, Internet pour la prévention du suicide

Le nombre des documents qui mentionnent la prévention (sans forcément la viser) se réduit à 427.000. Entre eux et ceux qui incitent au suicide, la disproportion est frappante. Ce déséquilibre donne une image marginalisée de la prévention.
Il y a lieu d’en débattre avec les adolescents, nombreux à s’interroger sur leur normalité.

Presque tous ces documents décrivent les activités d’associations et lieux de soins, sans aborder le fond du sujet : objectifs de la prévention, conseils pour dépister et aider.
Cinq moteurs de recherche présentent des Pages défavorables au suicide ou neutres mais les Pages incitant au suicide et décrivant les moyens d'y parvenir restent très accessibles (Recupero 2008).

Un groupe de soutien différé en ligne a été consulté par 954 personnes et comparé avec un chat personnel (N 373) et avec une ligne d'aide téléphonique (N 4.426), tous animés par des bénévoles. Les menaces de suicide ont été beaucoup plus exprimées dans le premier groupe (Gilat). Les courriels reçus de lecteurs qui ont renoncé à un projet de suicide ne peuvent pas être publiés.
Il faut payer pour accéder à certains sites de prévention.

L’Internet permet aux gouvernements d'afficher leurs priorités dans la prévention du suicide. Par exemple, au Royaume-Uni en 2002 :

• Réduire le risque dans les domaines où il a été reconnu, notamment en diffusant des informations sur la dépression.
Promouvoir la santé mentale dans l'ensemble de la population, notamment auprès des jeunes. Un réseau d'entraide entre jeunes par discussion en ligne a fait ses preuves en Irlande (Richards).

• Rendre moins disponibles les moyens de se tuer ;
• Persuader les médias d'améliorer leurs reportages sur les suicides ;
• Promouvoir la recherche ;

• Améliorer les recensements en vue de pouvoir justifier une réduction de 20% de l'incidence des suicides en 10 ans.
Cela, en répétant que la prévention du suicide est l'affaire de tout le monde.

L'Internet est aussi un outil de formation pour les étudiants et les médecins, avec des ressources de présentations multimédias, d'interactivité, de consultations simulées et d'évaluations (Herrestadt, avec le site norvégien Selvmord). L’Internet a servi à former des personnels de santé concernés, à réaliser économiquement des recherches et à faciliter la coopération entre chercheurs.

Les organismes de santé publique peuvent “intégrer Internet dans des plans de secours après une catastrophe” (Herbert).

3, Conditions de l’évaluation de la prévention

Un sondage dans la population sur un thème de santé publique peut se faire par courriels adressés à un “panel” représentatif : méthode validée et bien moins coûteuse qu’un sondage par téléphone ou en face-à-face. Ce fut le cas du sondage interrogeant par courriels les personnes de 18 à 40 ans qui déclaraient avoir renoncé à un projet sérieux de suicide. Des applications pratiques en ont été déduites.

Les parents dont un enfant est mort dans le jeu du foulard se sont cotisés pour un sondage par l’Ifop. Celui-ci a révélé qu’un million et demi de jeunes Français âgés de six à quatorze ans s’y sont risqués et que la moitié des personnes interrogées en ignoraient le danger, alors que dix jeunes en mouraient chaque année. L’Internet a révélé l’utilité d’informer le public.

En vue de la promotion de la santé, d’innombrables livrets ont été coûteusement imprimés et distribués à l’échelle de populations entières, en négligeant de constituer des groupes témoins, donc privés d’en évaluer l’efficacité (O'Halloran, Youthlink).

Sur l’Internet, comment constituer des groupes-témoins ? L’auteur d’un site ne le peut pas, tandis qu’un professionnel de santé peut évaluer, dans sa clientèle, les résultats sanitaires d’outils puisés sur l’Internet,
comme le questionnaire de santé ou
l’auto-questionnaire
“Tabac, alcool : où en suis-je ?” Cela, en utilisant ou non ces outils par périodes alternées.

Faute de séparer dans l’espace les groupes à comparer, l’Internet permet de les séparer dans le temps. Par exemple, les promoteurs de sites capables de répéter des campagnes sur l’Internet ont intérêt à se synchroniser pour ne les réaliser et les médiatiser qu’à intervalles de trois ans ou davantage. Dans les suites des campagnes visant les entourages des cibles, on rechercherait des fluctuations dans les comportements des cibles.

5, Promouvoir par l’Internet les interactions
entre le grand public et les professionnels de santé.

"La prévention du suicide est l'affaire de tout le monde" répètent les psychiatres de l'American Association of Suicidology. C'est encore plus vrai depuis que ceux qui se sont ratés de peu ont révélé l'importante proportion des suicides non prémédités, imprévisibles (O'Carroll).

Il s'agit d'être disponible sur l'instant, ce que l'on ne peut qu'exceptionnellement attendre des professionnels. C'est donc à tout un chacun d'être prêt, comme y invite le présent site :
Prévention du suicide
Suicide, prévention : parler du suicide avec un adolescent à risque

Cela n'incite nullement le surfeur à usurper le rôle d'un professionnel, mais à se tenir capable d'être efficace en amont et en aval du professionnel.

Ce site suggère aussi à tout un chacun de se demander :
« Autour de moi, fera-t-il bon vivre ? »

Il y a lieu de suivre les groupes d'entraide de familles "pour rester en bonne santé mentale", notamment lors de crises, en Finlande et en Suède ; et de suivre, au Danemark, en Islande, et en Lituanie l'entraînement des élèves à surmonter leurs chagrins, dès l’école maternelle.

Quelles interactions promouvoir entre les professionnels de santé et les entourages des personnes menacées ?

En aval du professionnel : pour améliorer le suivi avec l'accord de l'intéressé, il revient au professionnel de s'appuyer sur l'entourage, non sans rectifier et compléter les messages préventifs que l'entourage a trouvés sur l'Internet ou les autres médias. 

En amont du professionnel : l'entourage se demande par quel bout prendre le récalcitrant (sujet à risque de suicide, sujet alcoolo-dépendant, client des trafiquants de drogues) pour l'amener au psychiatre. Dans des circonstances aussi graves, le recours au psychiatre va de soi.
Encore faut-il que l'intéressé arrive vivant chez le psychiatre.

Par Internet, l'entourage est invité à se constituer en micro-réseau dont les membres ne se contrediront pas et se relaieront après que l'un d'entre eux soit intervenu en première ligne. Sous le nom de Connect Five, aux États-Unis, le micro-réseau est invité à se faire piloter par un professionnel pour savoir quoi dire au récalcitrant, puis comment passer la main.

En France, est-il usuel que le psychiatre reçoive en consultation, dans ce but, un ou deux membres d'un micro-réseau ? Le secret médical n'est pas menacé, puisque le psychiatre, n'ayant pas encore vu le récalcitrant, peut donner des conseils généraux, voire recommander l'entremise d'un généraliste compétent, à moins d'urgence.

En outre, les besoins de consultation psychiatrique à titre personnel sont fréquents dans les entourages des récalcitrants.

Comment prendre conseil sur Internet et quelle confiance avoir dans ces conseils ? Par exemple, sur votre moteur de recherche, inscrivez en anglais "Conseils et psychothérapie en ligne" : vous recevrez immédiatement plus de 300.000 offres, dont certaines ont des titres sérieux et annoncent des tarifs raisonnables, autour de 60 dollars de l'heure. Vous n'y avez pas le choix du psychologue.

Surtout, vous ne bénéficiez pas d'un diagnostic, parce que le diagnostic relève du psychiatre. Sans diagnostic, point de thérapie.

Par conséquent, les familles ont tout intérêt à communiquer bien davantage avec les psychiatres, là où elles les trouvent disponibles.

Ceux-ci ne pourront qu'être d'accord : en étudiant 76 suicides survenus peu après la sortie de l'hôpital psychiatrique, les psychiatres ont constaté que, trois fois sur quatre, ces suicidés avaient caché leurs idées de suicide au professionnel, bien plus souvent qu'à leur entourage familial.

Au professionnel de renoncer à une tradition d'excessive confidentialité (Busch et Fawcett).

RÉFÉRENCES 

Vous êtes dispensé de vous rendre en bibliothèque pour consulter la plupart des références citées dans ce site. Depuis 1966, plus de mille périodiques de sciences médicales sont accessibles grâce à Medline-Pubmed. Si une citation vous intéresse, vérifier qu'en haut et à gauche le cadre Search contient Pubmed. Dans le cadre suivant, inscrire le nom du premier auteur suivi de sa ou ses initiales ; facultativement le nom du second auteur ; enfin l'année.
Par exemple, inscrire Schmidtke A 1988
Le Résumé s’affiche aussitôt, avec souvent l’adresse e-mail de l’auteur. Celle-ci vous permet de lui demander le texte in-extenso de son article en pièce jointe (“attached file”) à un courriel.

Voir les pages correspondantes du site et :

- Baume P, Cantor CH, Rolfe A : Cybersuicide : The role of interactive suicide notes on the Internet. Crisis 1997; 18: 73-79
- Becker K, Schmidt M. Internet chat rooms and suicide. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 2004; 43 (3): 246-247
- Benigno-Engel M, Fourot-Bauzon M, Besançon F. Promotion de la santé chez l’enfant à La Bourboule. Etude comparative. Presse Therm et Climat 2005; 142: 205-210
- Busch et Fawcett, cités par McKeon R: Clinical division. Newslink (journal de l'American Association of Suicidology) 2003; 29 (2): 12-13
- Cardador MT. Tobacco Industry smokers’ rights publications : a content analysis. Am J Publ Health 1995, 85 : 1212-1217
- Gilat I, Shahar G. Emotional first aid for a suicide crisis: comparison between Telephonic hotline and internet. Psychiatry. 2007;70(1):12-18
- Herbert C, Brunet A. Psychotraumatismes : quel rôle pour Internet ? Stress et Trauma 2009;9(1):55-64
- Herrestadt H. Sucide risk assessment e-learning program. XXIV Congress, International Association for Suicide Prevention, Killarney 2007, p. 106
- Kumpfer KL, Alvarado R, Whiteside HO. Family-based interventions for substance use and misuse prevention. Subst Use Misuse 2003; 38: 1759-1787
- Linke S, Murray E, Butler C, Wallace P. Internet-based interactive health intervention for the promotion of sensible drinking: patterns of use and potential impact on members of the general public. J Med Internet Res. 2007;9(2):e10
- Mehlum l: The Internet, suicide and suicide prevention. Crisis 2000; 21 (4): 186-188
- Nisbet PA : Protective factors for suicidal black females. Suicide & Life-threat Behav 1996; 26: 325-341

- O'Carroll PW, Crosby A, Mercy JA, Simon TR: Interviewing suicide "decedents": a fourth strategy for risk factor assessment. Suicide & Life-threat Behav 2002; 32 Sup: 3-5
- Recupero PR, Rainey SE. Characteristics of e-therapy web sites..J Clin Psychiatry. 2006 Sep;67(9):1435-40. 
- Recupero PR, Harms SE, Noble JM. Googling suicide: surfing for suicide information on the Internet. J Clin Psychiatry 2008;69(6):878-888
- Richards,D, Richardson T, Pluincead E. Youth mental health support and education via peer moderated online discussion boards: a pilot study. XXIV Congress, International Association for Suicide Prevention, Killarney 2007, p. 79
- Saitz R, Helmuth ED, Aromaa SE, Guard A, Belanger M, Rosenbloom DL. Web-based screening and brief intervention for the spectrum of alcohol problems. Prev Med 2004; 39(5): 969-975
- Saitz R, Palfai TP, Freedner N, Winter MRet Al. Screening and brief intervention online for college students: the ihealth study. Alcohol Alcohol. 2007;42(1):28-36
- Shah A. The Relationship Between Elderly Suicide Rates and the Internet: A Cross-National Study. À paraître in Int J Soc Psychiatry 2009 Jul 10
- Sisask M, Varnik A, Wasserman D. Internet comments on media reporting of two adolescents' collective suicide attempt. Arch Suicide Res. 2005;9(1):87-98.        
- Sites gouvernementaux australiens avec liens de citoyens sur la prévention du suicide : 
   http://goo.gl/wRZcu    http://goo.gl/j8LCE      http://goo.gl/HLGpr
- Wilson G, Lester D. Suicide prevention by e-mail. Crisis intervention 1998; 4, 81-87
- Youthlink, Growing up with young people. Perth (Australie), Royal Perth Hospital. 1999 
- En anglais :
www.samaritans.org
www.suicideinfo.ca
Le "chat" www.youthinbc.com

   
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