La première prévention,
ce sont des relations confiantes
en famille (Kuntsche).
À chacun de se demander : « Autour
de moi, fait-il bon vivre ? »
Être le parent qui
interdit sans cesse, être celui qui n'admet
aucune défaillance, c'est manquer de confiance.
Rappelons le dicton attribué
à Confucius, six siècles avant notre ère :
« Si tu as la chance d'avoir un fils, tu ne voudrais
tout de même pas le traiter de petit crétin ! »
Est-on capable de se répéter qu'on s'aime ?
Cela, dans une ambiance d'affection qui ne soit pas étouffante.
Se mettre daccord
entre parents sur la prévention.
Fixer des règles, comme les heures de repas,
les rangements, lentraide ménagère.
Ni tout lui interdire, ni tout lui permettre en croyant
que c'est faire son bonheur.
Relater des exemples (chansons, récits,
lectures, sites Internet) qui illustrent les valeurs à
transmettre. Suis-je capable de saisir les occasions
de parler qu'offrent les émissions et les faits-divers ?
Encourager lenfant
à atteindre des buts sur lesquels les parents se
sont accordés.
Lui ménager des réussites :
par exemple dans des activités collectives, artistiques,
dans des sports comme lalpinisme et la voile, qui
mènent à se fixer des objectifs, à
endurer ce quil faut pour les atteindre, enfin à
réussir. De là, se voir confier des responsabilités.
Si un jeune n'arrive pas à être grand dans
les réussites, il voudra être grand dans l'échec
et dans les prises de risque.
Le complimenter, lui donner confiance en ses compétences.
Encourager lenfant
à exprimer ses émotions, à donner
son avis, à cultiver ses relations, à respecter
les différences, à identifier qui pourrait
laider en cas de difficulté.
L'encourager à tisser un réseau
d'écoute mutuelle, d'appartenances communautaires,
d'activités, solidarités et responsabilités
où sa vie trouve sens ? Cela,
tout en sachant que les drogues circulent parmi les adeptes
du théâtre, de la musique et des autres arts,
ainsi que sur les terrains de sports ?
A-t-il eu des occasions de s'identifier
à d'authentiques adultes plutôt qu'à
des stars inconsistantes ?
En cas de coup dur, le réconforter tout en lencourageant
à faire face aux frustrations,
plutôt que de céder à des réactions
de fuite depuis les excès de prises de risques
jusqu'à l'alcool et aux drogues ?
L'encourager à prendre des décisions,
à travailler en groupe, à imaginer son avenir
(Kumpfer) .
A-t-on transmis au jeune le goût des sports
de santé plutôt que de "se
détendre" avec des produits ?
Quand ça ne va pas,
on se parle, plutôt que de se faire la tête.
Si j'envisage qu'il soit déprimé ou
atteint dans son psychisme, suis-je capable de l'amener
à bénéficier d'un diagnostic ?
Débattre calmement
de sujets difficiles.
Résoudre les conflits de manière équilibrée,
puis donner lexemple de pardonner.
Ne pas se quereller entre parents devant les enfants.
Sabstenir de reproches à table ou devant
témoins.
Ecouter les observations des enseignants sur lenfant.
Les "Lettres
aux parents" de l'ISPA suggèrent de s'entretenir
de ce qu'on éprouve à l'exception des colères ;
de quoi convenir en famille en fait de droits et de responsabilités
de chacun, d'un projet de fête pour un anniversaire
de 15 ans, enfin en cas de transgression.
L'alcool,
comme les drogues, ne règle aucun problème,
tandis qu'il en ajoutent de pires.
Il est normal
quun jeune soit curieux et avide dexpérimenter
mais lexpérience est-elle instructive ?
Les doses successives produisent des effets différents.
Elles incitent à des comportements successifs différents.
Quand sarrêter dexpérimenter ?
À quel niveau de dommages ?
Si l'on respecte les autres,
pourquoi ne pas se respecter soi-même ?
Face au tabac, aux tranquillisants
et à l'alcool, les parents sont-ils exemplaires ?
Le sont-ils dans leur
respect de la loi comme des valeurs
qui sont largement admises sur notre planète,
n'en déplaise à une poignée de
"briseurs de tabous". En premier lieu, le
respect d'autrui et de soi-même. De là,
l'équilibre entre la recherche du plaisir et
l'acceptation de la réalité.
Ces valeurs sont-elles
aussi promues dans son collège, son lycée ?
Si la scolarité se déroule dans un internat,
l'offre d'alcool y est fréquente et tentante pour
les enfants qui s'imaginent rejetés par leurs familles.
Sachant que les comportements
à risques des adolescents sont corrélés
à ceux de leurs amis, les parents sont avisés
d'inviter à la maison, parmi les amis
de leurs enfants, ceux qui ont le moins de comportements
à risques.
Vers 14 à 15 ans,
le jeune projette-t-il une fête à la maison ?
D'accord, mais sans drogue ni alcool. Si un camarade en
amène, ne pas l'accepter. Les ivresses ont été
plus nombreuses chez les étudiants dont les parents
avaient été permissifs pour les laisser
boire à la maison (Livingston). Les parents et
leurs adolescents ont tiré bénéfice
de retarder à 18 ans linitiation à
lalcool (Griffin). Les jeunes boivent dautant
moins que leurs parents leur en ont davantage parlé
(Small).
Convenir avec lui qu'il n'attende pas la dernière
minute pour annoncer ses sorties.
Convenir de l'heure de son retour et de ce qui se passerait
s'il ne rentrait pas comme convenu. Qu'il emmène
un téléphone portable pour avertir en cas
d'imprévu.
L'adolescent est empêtré
de contradictions. Il
a raison de se différencier de ses parents, parce
qu'il est unique,
génétiquement et spirituellement.
En même temps, il redoute de se différencier
de ses copains, par crainte d'être un anormal ou d'être
traité d'anormal. Voyez ses modes vestimentaires.
Voyez les statistiques sociologiques dont les médias
fourmillent : présentées comme descriptives,
elles sont reçues comme normatives. Autrement dit,
l'ado tremble d'être un anormal s'il s'écarte
de la moyenne, présentée comme norme, ou du
comportement des stars.
Il est alternativement contestataire et mouton.
Ladolescent est attiré
par linterdit et par une ou plusieurs passions.
Les passions sont un utile ressort à condition d'être
équilibrées par un minimum dauto-critique.
« Personne ne me
comprend ! » Il est naturel que l'adolescent
en soit convaincu. Arrive-t-il seulement à se comprendre
lui-même ? Est-il vrai que ses copains le comprennent
ou est-ce seulement son illusion ?
Plutôt lui répondre : « Nous
n'arrivons pas à nous comprendre pour le moment.
Ce serait peut-être une bonne idée de demander
une aide à quelqu'un dont c'est le métier. »