L'action
à moyen terme
La durée du deuil
varie beaucoup d'une personne à l'autre. L'infirmière
scolaire, les autres intervenants professionnels et les
associations d'endeuillés vont jouer un rôle
accru tandis que le comité de crise va s'effacer.
La postvention ne se limite
pas à quelques heures. Elle s'étend sur
plusieurs mois (Leenaars 1999).
Elle rejoint alors la prévention, dont les bases
sont exposées dans la Page
Prévention
du suicide
Certains élèves
consulteront L'Internet,
où le moteur de recherches Google propose, le8 août
2011, plus de 219 millions de pages ou forums
sur le suicide. Dans les forums et dans la plupart des Pages,
ils auront la surprise de ne trouver aucune raison de vivre,
mais un monotone encouragement à se tuer sans dire
pourquoi, et une litanie morbide des procédés.
Les sites qui visent la
prévention sont bien moins nombreux : près
de 2.600.000.
(Voir Agir pour la
santé mentale : prévention par Internet
et
Suicide, prévention :
parler de suicide avec un adolescent à risque)
Le site Slovène "C'est
moi" offre des informations et un forum animé
anonymement par 14 professionnels bénévoles.
Ce site est ouvert aux questions habituelles des adolescents
sur l'amour et les consommations à risques. Il y
trouve les occasions de développer l'estime de soi.
Il est soutenu par les 75 écoles primaires et
secondaires de la région de Celje (300.000 habitants).
Il reçoit 150 visites par jour et plus d'un
million de ses pages ont été lues en deux ans
(Podkrajsek 2003).
Au lycée, il est
bon que les élèves proposent des initiatives
mais le comité dissuade de dédier à
la victime un événement sportif. une plaque,
un arbre, une manifestation anniversaire ou une bourse.
La victime est respectée, mais pas
idéalisée.
Si une collecte est
proposée, qu'elle serve plutôt aux frais
d'obsèques ou à ceux d'une ligne d'écoute
téléphonique.
Là où une infirmière
scolaire ne serait pas disponible, y met-on en vue des cartons
donnant aux élèves en désarroi le numéro
de téléphone d'associations accréditées ?
Y mettrait-on un local à la disposition de l'élève
qui appellerait à l'aide un bénévole
formé (Emme 1999) ou un professionnel ?
Les élèves à risques y sont-ils
repérés et leurs parents contactés ?
Ultérieurement,
les entretiens s'orienteront vers la prévention
de l'ensemble des conduites à risques et vers la
santé mentale.
Fait-il
bon vivre au collège ou au lycée
?
À mi-chemin de
la postvention et de la prévention, je suggère
aux établissements atteints par le suicide d'organiser,
dans une classe épargnée,
des groupes de discussion d'une ou deux heures, comme
ceux qui ont préparé le sondage sur les motifs
conscients pour refuser le suicide :
Suicide, prévention : raisons de vivre déclarées
Il s'agirait de préparer
un sondage anonyme et naturellement facultatif, en vue
de comprendre pourquoi la plupart des gens ne se suicident
pas : un groupe d'élèves élaborerait
une vingtaine de raisons de vivre, c'est-à-dire
de motifs pour ne pas se suicider. Il ne s'agirait
pas de leurs motifs personnels mais plutôt des motifs
les plus adéquats pour bâtir un questionnaire.
L'animateur aurait le simple
rôle de les amener à clarifier leurs expressions
et finalement à voter pour leurs motifs préférés.
L'expérience montre que, pris isolément, chacun
ne trouve guère qu'un motif, et confusément
exprimé.
Le rôle du groupe est décisif pour que
de nombreux
motifs soient énoncés.
Ensuite, avec l'accord des
parents, le questionnaire serait mis en oeuvre dans des
classes volontaires.
Les enseignants de la
classe ultérieure auront lieu d'être associés
à l'action à moyen terme. Cette classe
enverra une carte postale anniversaire aux parents du
défunt.