Drogues, prévention :

comment parler

Drogues, prévention :

comment parler en famille

du cannabis et autres drogues ?

Révision : 06.07.2013        Translate

Quatre points essentiels :

• Vers l’âge de 11 ans, se donner du temps avec son enfant en lui apprenant à cuisiner.
• Lui suggérer pourquoi et comment refuser.
• Les lois protègent les libertés et réduisent les dommages.
• Les drogues sans drogues.

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• Apprendre à faire la cuisine

Vers l'âge de 11 ans, tout ne sera pas à dire en une fois : ce serait indigeste et trop de points essentiels seraient oubliés. Mieux vaut susciter plusieurs occasions, dans une ambiance de confiance.
Ces occasions peuvent être des émissions radio-télévisées, des cas survenus dans l'entourage.

Apprenez-vous à vos enfants, filles et garçons, à faire la cuisine ? Cela vous donne un temps agréable à passer avec eux. Vous pouvez leur dire quels sont, à vos yeux, les aliments les plus sains, et les moins sains. Par exemple, une de mes maximes favorites est « C'est par le sucre qu'une femme tue son mari ! »

Il devient facile d'enchaîner des aliments malsains aux drogues.
Au lieu de faire un cours, plutôt demander : « Que répondrais-tu si … … ? »

Le parent se sera préparé  à expliquer en quoi le cannabis change la vie, à dire quelques mots des autres drogues, à dire ce que l'enfant risquerait à devenir client d'un trafiquant, à répéter ce qu'ont déclaré les jeunes qui résistent.

À expliquer aussi que la plupart des toxicos sont des polytoxicos : hasch + tabac + alcool + médicaments psychotropes. L'héroïnomane désire rarement l'alcool mais, quand il lâche l'héroïne pour les médicaments de substitution, son appétit pour l'alcool se réveille.

À d'autres occasions, il suggérera comment refuser la première dose, toujours offerte gratis.
Il sera capable d'expliquer la raison d'être des lois et de mettre aussi en garde contre les "drogues sans drogues".

Ne décourageons pas les parents de bonne volonté par trop d’exigences. Les “Programmes de compétences familiales” qui sont commercialisés, comme ceux de Kumpfer, sont plutôt destinés à la “Prévention sélective”, c’est-à dire aux parents de drogués ou de jeunes sous main de justice. Ils imposent 4 à 8 séances à de petits groupes (8 à 12 familles). Ils sont validés mais ils ne touchent que peu de parents. Les besoins du grand public sont tout autres.

• Drogues : Apprendre à refuser

• Pourquoi refuser ?

Les faits exposés dans la Page Cannabis, autres drogues, avant de parler sont autant de motifs pour refuser les drogues d'emblée, ou pour y renoncer sans tarder après un essai. Refuser même si c'est une prétendue " drogue douce" qui est offerte.

En effet, on ne sait jamais ce qu'il y a dans une "dose" : le cannabis est-il à 5%, 20% de THC ou davantage ? Le trafiquant lui a-t-il mélangé d'autres drogues ?
On ignore aussi le temps que mettra le THC à s'éliminer du cerveau après chaque consommation : 10 jours ? 30 jours ?

À ces faits s'ajoutent des convictions, non moins déterminantes.
Apprendre qui respecter est une base de l'éducation. Le sportif apprend à respecter l'adversaire. Est-ce se respecter soi-même que de se "défoncer" ?

Éduquer, c'est aussi transmettre le goût d'être vrai. Les jeunes savent tous que le dopage est une tricherie. Triche-t-il avec lui-même, celui qui altère son propre psychisme ?

Ivresses périlleuses, puis liberté en lambeaux : est-il équitable de s'infliger à soi-même ce qu'on n'infligerait pas à quelqu'un à qui l'on tient ?

• Comment refuser ?

Comment refuser la drogue toujours offerte gratuitement la première fois, c’est tout un art. L'art de ne pas se comporter en mouton. En effet, on répète que celui qui se drogue a des raisons aussi profondes qu'inconscientes pour cela.

En réalité, dans la plupart des cas, les premières doses sont prises par inconscience moutonnière ou par simple curiosité plutôt que par suite d'un mal-être psychique.

Les occasions ne manquent pas pour avertir : « Si tu tiens à ta liberté, attention à ne pas suivre n'importe quelle mode comme un mouton ! » et « Si tu te laisses saouler, quelle force te restera-t-il pour dire non à d'autres propositions ? »

C’est avec politesse qu’on offre. Il ne faut pas être moins poli pour refuser. Dire à l'enfant de ne pas paraître honteux en refusant.

Plutôt sourire, les yeux bien levés, et répondre, par exemple :
« Merci, pas pour moi, je m’amuse autrement (ou je me shoote aux jus de fruits) ! » ou :
« Si jamais j'ai un coup dur, ce ne sera pas un produit qui réglera le problème. »

Qu'une famille réussisse ou qu'elle échoue en apparence, il est hors de sa portée d'évaluer si elle s'y est bien prise ou non.
Aux organismes de recherche, avec l'aide des infirmières scolaires, de comparer les résultats des familles que cette Page aurait inspirées au bon moment avec les résultats des autres familles.

• Drogues : expliquer les lois

Les lois protègent la liberté plutôt qu'elles ne la limitent. Ellesont réussi contre les dommages, elles répriment le trafic. Autant de raisons de persévérer.

• Protéger la liberté

Que les parents n'aient pas peur d'expliquer que les lois ont leur raison d'être  :
protéger la liberté (contre le risque d'être accroché) et protéger contre les dommages.

• Réduire les dommages

La prévention est-elle un échec, selon une rumeur que les trafiquants sse font relayer par les médias ? On peut répondre que toute action est insuffisante et que ce n’est pas une raison pour ne rien faire. Surtout, nous avons deux fois moins de morts sur nos routes. N’est-ce pas un succès, même s’il est insuffisant ?
La répression, en réalité, a les résultats suivants : réduction des drogues disponibles avec leurs effets ; réduction de la violence dans  les lieux de trafic et des médicaments détournés ; prévention de l’initiation des adolescents (Strang).

Pour l’atteindre, il a fallu deux conditions : expliquer infatigablement, pendant des années ; ensuite, contraindre, malgré les hurlements selon lesquels la ceinture de sécurité, par exemple, serait attentatoire aux libertés.

La loi la plus efficace est celle qui autorise les contrôles routiers au hasard, comme en Sarre.
Déjà, la loi française du 3 février 2003 autorise à détecter les drogues illicites chez tout conducteur impliqué dans un accident corporel ou simplement en infraction : excès de vitesse, feu rouge brûlé, ceinture ou casque non mis.

Il est facile de détecter dans l'urine ou la salive la plupart des drogues interdites.
Le cannabis reste détectable dans l'urine plusieurs semaines après la dernière consommation ; dans la salive, durant six heures.

Inutile d'alléguer que cette consommation a cessé ses effets.
Il suffit, en effet, qu'ait été consommée une substance interdite. L'interdiction ressemble à celle de franchir la ligne blanche continue sur la route. Ce qui justifie l'interdiction, c'est son efficacité protectrice pour les usagers de la route.

L'objectif de la loi est de protéger, sans prétendre éradiquer les drogues ni détruire les libertés individuelles.

La "loi Marie-Lou" du 3 février 2003 expose à deux ans d'incarcération et à 4.500 euros d'amende la conduite sous l'influence d'une drogue illicite. La peine est aggravée si l'alcoolémie, de son côté, dépasse le seuil légal.
Le permis de conduire peut être suspendu ou annulé.

Le code du travail autorise que le dépistage soit imposé par le règlement intérieur de l'entreprise quand le poste comporte des risques pour le travailleur ou pour autrui.

Admettre cela n'a rien d'évident pour l'adolescent qui déclare que le hasch lui "fait du bien" : il se sent mieux, il s'intègre plus facilement au groupe.

Peu à peu, il comprendra que ses consommations ne servent plus à se sentir bien, mais à se sentir moins mal. Cela dès leur début, s'il a consommé pour camoufler son mal-être au lieu de lui faire face. Une fois décroché de l'école ou du travail, une fois atteint d 'un cancer, comment se sentira-t-il ?

Quant au groupe, est-il fait de vrais amis ? Un trafiquant en fait-il partie ?
Enfin, tout le monde roule. "Se faire du bien" autorise-t-il à mettre autrui en danger sur la route?

• Réprimer le trafic

Le trafic de drogue est lourdement sanctionné, parce qu’il met en danger la liberté, la santé et les économies d’autrui.

Remettre de la drogue à autrui expose à 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende. La peine est portée à 10 ans si la drogue est offerte à un mineur ou dans un établissement d’enseignement.
Il est facile, pour la police, de démasquer le lycéen qui collecte des fonds pour approvisionner un groupe. Son casier judiciaire s'en ressentira.

Approvisionner un groupe en provenance d’un pays où l’on se procure aisément les produits est déjà considéré comme un trafic, exposant à 10 ans de prison et 7.500.000 € d’amende. Mettre un local à la disposition d’un groupe de consommateurs, c’est aussi encourir des peines.
Cultiver des pavots ou du chanvre (celui qui est illicite) est considéré comme un crime, encourant 7.500.000 € et 20 ans de détention. 10% du cannabis consommé provient de cultures criminelles en France.

Les peines sont aggravées pour les trafiquants en bande organisée, allant jusqu'à 7,5 millions d'euros d'amende et la réclusion criminelle à perpétuité.
Les guetteurs et rabatteurs sont visés.
Le simple fait d'avoir incité à la consommation ou au trafic expose en correctionnelle à 75.000 euros d'amende et à 5 ans de prison.

Le blanchiment de l’argent du trafic ou l’impossibilité de justifier des ressources correspondant au train de vie sont efficacement sanctionnés si les agents du fisc font montre de curiosité.

Le dépistage est systématique en cas d'accident corporel de la circulation. Il est posible en cas d'accident matériel, de certaines infractions au code, ou lorsqu'il existe des raisons de soupçonner l'usage de stupéfiants.

Si le dépistage est positif, le conducteur encourt le retrait de six points de son permis. 2 ans d'incarcération et 4.500 euros d'amende. S'il s'ajoute une alcoolémie prohibée, il encourt une suspension du permis et une incarcération pouvant atteindre 3 ans ; et juqu'à 9.000 euros d'amende.

Celui qui est trouvé porteur de hasch ou d’une autre drogue illicite, le "simple usager", peut se retrouver en garde à vue et ses parents en seront avertis. Il risque jusqu’à un an de prison et 3.750 € d’amende avec inscription au casier judiciaire, surtout s’il a récidivé. Quand le consommateur est poursuivi pénalement, c'est pour mieux l'inciter à décrocher, non pour lui infliger réellement une peine. Un intérêt de l'incrimination est de contraindre à parler (Thierry). Le nombre annuel des arrestations s'élève au moins à :
100.000 pour usage,
10.000 pour acquisition,
2.200 pour offre ou cession,
1.700 pour importation ou exportation (OFDT).

La plupart des peines correctionnelles ont été prononcées contre des chauffeurs routiers ou autres professionnels exposant à des risques.
Ces cas mis à part, personne n'est en prison pour être porteur d'un peu de drogue. L'usager est pluôt condamné à suivre un stage payant de sensibilisation aux dangers de l'usage des stupéfiants.

Les autres réponses pénales sont nombreuses : stages d'information payants (4.500 par an), ordonnances pénales, rappels à la loi avec orientation vers une structure sanitaire, rappels à la loi simple, classements sous réserve d'orientation vers une structure de soins, injonctions thérapeutiques. L'injonction thérapeutique oblige à se rendre dans tel centre pour tels soins. En cas de non-suivi, le juge d'application des peines peut révoquer le sursis avec mise à l'épreuve et procéder à une incarcération.

• Persévérer

Les morts sur la route sont devenus deux fois moins nombreux, ce qui démontre que les lois préventives sont loin d’être des échecs. On admet que leurs succès restent partiels, comme ceux des lois qui répriment le vol.

Entre l’offre et la demande d’alcool ou de drogues, on ne cesse de discuter laquelle est la plus déterminante. L’histoire paraît désigner l’offre, contrairement à la déclaration d’un évêque des Andes à propos de la cocaïne, selon laquelle c’est la demande. Allons voir avec lui ce que l’offre d’alcool a fait des indigènes de la Terre de feu et des Amérindiens des réserves.

Le libellé des lois reste perfectible. Ainsi la Suède, devant les résultats de sa législation laxiste de 1970, est-elle devenue la plus stricte en même temps que la plus active en prévention. Moins les lois sont répressives, plus on compte de drogués.

Certains élus, constatant que la loi est souvent bafouée, proposent de "légaliser la consommation". Regardons plutôt si la légalisation de l'alcool et du tabac en supprime les dégâts. Pourquoi la légalisation du cannabis réussirait-elle moins mal ?

Les expériences espagnole ou néerlandaise ont prouvé que la dépénalisation accroissait considérablement le trafic.

• Drogues sans drogues : mettre aussi en garde

Elles aussi, la plupart des drogues sans drogues détériorent les amitiés et l'amour.

Les enfants à risque de toxicomanie sont attirés par les jeux dangereux, comme le jeu du foulard ; et par les conduites à risques, comme le saut à l’élastique. Celles-ci évoquent les ordalies médiévales, représentées comme “un jugement de Dieu”.

Les accrochés aux jeux d’argent sont passés par l’étape de la tolérance, avec “le besoin d’augmenter les enjeux pour obtenir le même effet”. “Ils s’enferment dans le jeu pour résoudre les problèmes posés par le jeu lui-même” (Valleur). De là, la dépendance.

Le joueur se représente le destin (ou la chance) comme une personne qui le récompense en le rendant tout-puissant, ou qui le punit. Ce sera le ruine, les chèques sans provision, le divorce. Les jeux d’argent ne sont pas une drogue prohibée, pourtant ils sont facteurs de délinquance.

“Nos vies valent plus que leurs profits” a dit un politicien.
Le traitement est difficile, il du ressort d'un professionnel.

La porno-dépendance est fréquente. Un tiers des connexions de l’Internet concernent des sites pornographiques.
Comme avec l’héroïne, la “tolérance” consiste en atténuation assez rapide de l’effet recherché, ce qui pousse à augmenter les doses : par l’augmentation du temps passé, et par la fréquentation de sites de plus en plus transgressifs, pervers et violents (Valleur). La déception rend dépressif. L’éventuel couple se dissocie.
Le recours aux groupes de parole est nécessaire pour s'en remettre lentement (ADV)).

Il est des addictions à l’Internet et aux jeux vidéo.
La “tolérance” y pousse à l’escalade respectivement du temps passé et de la violence. La fascination pour les écrans culmine lors des jeux collectifs internationaux sur Internet : le sommeil et l'alimentation deviennent chaotiques. L'immobilité fait risquer une phlébite comme après les longs voyages aériens.

Ces addictions sont plus facilement curables, mais il est catastrophique de jouer de l'argent à l'occasion de ces jeux.
Les parents trouvent un classement des jeux selon l’âge des participants et la sensibilité de leur contenu dans PEGI Pan European Game Information

Trois exemples de jeux préoccupants sont signalés par Pédagogeux :
GTA IV “Grand Theft Auto IV”  où les comportements délictueux sont ceux qui réussissent.
World of Warcraft n’en finit jamais parce que de nouvelles “missions” sont prescrites avant la fin des précédentes.
DOFUS  est moins absorbant à condition de s’arrêter après une “quête”.

Les fous du travail risquent l'escalade des consommations alternées de stimulants et d'hypnotiques.

L'abus du téléphone portable coûte cher et peut aggraver une tendance à la jalousie.

Les toxicos du sport sont nombreux. Certains le sont devenus pour s'évader de leurs problèmes. Tôt ou tard, ils devront abandonner la compétition et souvent s'en consoleront avec des drogues.

Quant à la "fièvre acheteuse" des achats compulsifs, elle ne serait qu'un symptôme de troubles psychiques, plus facile à soigner que les dépendances précédentes.

Références

   
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