Drogues :

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préparer en famille ?

Drogues, prévention :

amitiés et amour démolis ?

La vie dans le cannabis ?

Autres drogues ?

Client d'un trafiquant?

Révision : 06.07.2013         Translate

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Sept points essentiels :


• Que deviennent les amitiés, l'amour dans le monde des drogues ? On y rate sa vie de relation.
• Le cannabis (haschisch) démotive, rend insouciant à tous les risques, accroche au tabac et rend client d’un trafiquant.
• Aux dangers des “doses” s’ajoutent ceux des mélanges avec l’alcool et les médicaments.

• L’état de manque est l’inverse de l’effet initial de l’alcool, de l’ecstasy, de la cocaïne et de l’héroïne.
• Plus on est initié jeune (y compris au tabac et à l’alcool), plus on risque d’être accroché. À tout âge, l’expérience n’est instructive que trop tard.

• Se fournir à crédit est affreusement dangereux, pouvant acculer à voler, trafiquer, racketter, se prostituer.
• Il n’y a pas de drogué heureux. Le suicide est fréquent.

Sommaire

• Que deviennent l'amour et l'amitié
       dans le monde des drogues ?
• Cannabis : comment change-t-il la vie ?
• Autres drogues : des détails sur chacune ?

• Drogues, prévention : Client d'un trafiquant ?
• Drogues : Que disent les jeunes qui résistent ?

On insistera sur le vécu quotidien des enfants, des adolescents, des trafiquants, des familles.
Même après 55 ans, on voit débuter de nombreuses consommations de drogues illicites (Arndt).

On ne trouvera pas donc sur ce site ce qu'on trouve abondamment ailleurs sur les sujets suivants :

- statistiques ;
- discussions sur l'offre et la demande ;
- discussion sur les "drogues douces" : toutes les drogues commencent douces. La première drogue que rencontrent les enfants est habituellement le tabac. Le tabac est la plus meurtrière des drogues ;

- dopage : caricature des sports de santé ;
- "drogues sans drogues" comme les "folies" des jeux vidéo ou Internet, des écouteurs dans les oreilles à longueur de journée, des jeux de hasard, du travail, des sports, des achats et autres fascinations qui font délaisser les relations humaines. On y reviendra dans la Page suivante.

Ne mettons pas ces dépendances dans le même sac que les heureuses dépendances qui entretiennent les relations comme celles du nourrisson, du handicapé, du grand vieillard, de l'amoureux.

Quant au tabac et à l'alcool, voir les pages correspondantes de ce site.

• Que deviennent l’amour et l’amitié dans le monde des drogues ?

« Ça tue l’amour ! » s’est écriée l’épouse d’un malade de l’alcool, lors de l’émission télévisée “Se libérer de l’alcool” sur la 2 le 29.09.09. L’entourage souffre, d’autant plus qu’il est plus aimant. Cette femme a dit quelque chose d'essentiel et pourtant personne ne l'a relayée. Lors de cette émission, les rétablis de l’alcool, eux, ont paru oublieux de leurs injures et de la souffrance infligée.

Toutefois, le rétablissement du malade de l’alcool amène peu à peu une chaleur affective inattendue, qui fera les délices du partenaire fidèle. L’amour n’a donc pas été tué. Il a été mis au congélateur. Fallait-il en passer par là ?

À l'exception du tabac, les drogues démolissent toutes les amitiés. Le philosophe antique Aristote a souligné que l’amitié vraie est désintéressée (Ethique à Nicomaque). On aime son ami pour qui il est. Ambroise Pic montre comment le drogué s’isole, contrairement à son illusion d’être l’ami de tous. Il se désintéresse de sa famille et de son entourage.

Indifférent au monde extérieur, indifférent au bonheur de ses proches, “il se fout royalement de tout”. Il cesse d’être vrai. Être décroché de ses vrais amis, c'est grave en soi et c'est aggravant. Désire-t-il combler un vide affectif ? Il agrandit ce vide en s’enfermant dans le plaisir en boucle fermée. “Cela devient angoissant de ne plus savoir si l’on est aimé”.

Abîmer sa vie de relation, c’est mépriser un besoin naturel. Mon enquête de rue sur les motifs déclarés pour refuser le suicide l’avait établi en 1999 : les premières raisons de vivre sont d’aimer et d’être aimé.

Deux caricatures de l’amitié marquent le monde des drogués. Le joint n’est qu’une caricature de partage. Le fumeur de joints ne fréquente plus que le groupe qui fume et trafique. Il ne peut pas se passer d'y fumer du hasch.
L’autre caricature d’amitié est une trahison : le trafiquant, feignant le bon cœur, offre la drogue à crédit “pour dépanner”. C’est son arme favorite, on le verra plus loin.

• Cannabis : comment change-t-il la vie ?

Le cannabis démolit les amitiés, l'amour et l'emploi.
Associé à l'alcool, il tue sur la route.
Il tue par les cancers et les infarctus venus de sa fumée et de celle du tabac des joints.

Encore :

1, Devenir démotivé pour l’école, au détriment de sa future qualification professionnelle.
2, Devenir démotivé pour son emploi et se faire licencier.
3, Devenir insouciant des risques d'accidents, grossesse, contaminations, cancers, mort subite.
4, Devenir accroché au tabac contenu dans les joints car le tabac accroche davantage que le cannabis. Accrochées, un quart des personnes incarcérées déclarent ne pas pouvoir se passer de leurs joints. Alors, la liberté ?

5, La drogue a des jambes : elle va tout droit à l'argent.
6, Devenir client d’un trafiquant, c’est se laisser entraîner vers toutes les drogues.
7, Le consommateur ne sait jamais ce que contient la dose. Comment peut-il alors dire : « Je gère ! » ?
 8, Payer sa drogue à crédit, c’est risquer d’être un jour acculé : à voler, trafiquer, racketter, se prostituer.

• Cannabis : le produit

"Cannabis" désigne les drogues extraites du chanvre (chènevis) Cannabis sativa subsp. indica, différent des chanvres textiles Cannabis spontanea ou les autres cultivars de Cannabis sativa.

La concentration de THC (la principale substance psycho-active) est de 10% dans la résine usuelle marocaine, et de 8% dans "l'herbe" ("Marijuana" (OFDT). Le haschich transgénique Sinsemilia peut dépasser 36%. Ainsi, les mots "cannabis" et "chanvre" ont-ils radicalement changé de sens. À présent, il est parfois vendu mélangé à de l'héroïne ou à de la cocaïne pour accélérer les dépendances.

Aux Pays-Bas, comme en Belgique, cette production est déjà aux mains d'organisation criminelles extrêmement structurées qui commencent à se voler les récoltes, incendier les plantations, enlever les jardiniers et demander des rançons, un jardinier compétent ayant une valeur dans ces pays . On estime à 45.000 le nombre total des plantations, de dimensions diverses, aux Pays-Bas (Thierry).

Curieusement, les adolescents sont plus attentifs quand on leur révèle que le "chanvre" contient aussi des pesticides et qu'il est souvent un OGM. Le hasch actuellement vendu peut contenir de l'huile de vidange, du cirage, de la colle, et d'autres drogues.

Du cannabis de synthèse n’est pas interdit aux USA. Il a produit des comportements de paranoia, d’agressions, et de pertes de mémoire. Il n’est pas détectable (McGuinness).

• Cannabis : l'effet initial

Les premières doses peuvent exposer à l'ivresse cannabique : pour la plupart, c'est une longue bouffée de bien-être, de fous-rires, une exaltation de l'imagination et des perceptions, auditives en particulier, parfois des hallucinations visuelles.

Tout paraît facile. La personne est libérée de sa timidité. Le poète Baudelaire, drogué lui-même, a écrit : "Le haschisch accorde d'un côté ce qu'il retire de l'autre, c'est-à-dire l'imagination sans la faculté d'en profiter."
La concentration et les propos sont altérés, de même que l'orientation dans le temps et l'espace, mais la personne n'en est pas consciente. Le passé et le présent se confondent. Les yeux rougissent. Les fringales ne sont pas rares.

Pour d'autres, cette ivresse consiste en un malaise paradoxalement anxieux, un sentiment d'étrangeté, des idées dépressives, une attaque de panique, même un délire paranoïde ou de persécution. Parfois surviennent un tremblement, des vomissements, l'impression d'étouffer. Tant mieux si cela les dégoûte.

Les bouffées délirantes aiguës surviennent en cas d'alcoolisation et de privation de sommeil associées. À l'hôpital, elles mettent plusieurs semaines à se dissiper.

Les doses suivantes, quand elles se répètent plusieurs fois par soirée, peuvent donner la bouche sèche, des nausées, des malaises.

Au fil des joints de cannabis (haschisch), l'effet recherché s'épuise, comme avec toutes les drogues et l'augmentation des doses n'y remédie pas.
La mémoire devient mauvaise, alors que le consommateur croit que sa consommation le rend plus performant.

• Cannabis : à la longue

À la longue, si les consommations deviennent quotidiennes, le problème est moins d'être accroché que décroché, au sens de démotivé.
Tout occupé à rire et à se répéter sans cesse, le consommateur de cannabis n'a plus envie de se concentrer, il a la tête ailleurs en classe comme à la maison.

Enfermé sur lui-même, indifférent à autrui, décroché de ses responsabilités, il ne se rend plus compte des conséquences de ses actes. L'auto-critique est abolie. Il tolère de moins en moins les frustrations.

La moitié des redoublements en classes de 4° et 3° sont liés à l’usage régulier du cannabis l’année précédente. Un jour l'élève sèche. Décroché de l'école, il croit que ce n'est pas grave, alors que c'est catastrophique au XXI° siècle. C'est perdre beaucoup de liberté dans le choix de sa profession.

Quand un bon élève devient paresseux, trois causes sont à rechercher : la dépression, qui n'a rien d'exceptionnel au jeune âge ; la rupture entre les parents ; le haschisch.

Quelques années plus tard, démotivé au travail, son absentéisme ira croissant et le licenciement sera à la clé. Il se vantera de ses projets mais ceux-ci n'aboutiront pas. Le hasch est une autoroute vers le chômage.

Pour comparer le comportement au travail des candidats détectés comme consommateurs de marijuana et des autres candidats à l’embauche, la Poste des États-Unis les a tous embauchés. Cela lui a permis de constater chez les premiers une augmentation de près de moitié de l’absentéisme, des actes d’indiscipline, des blessures lors de bagarres, des accidents du travail et des démissions ou licenciements (Zwerling).

Même les adolescents qui ne fument des joints qu’occasionnellement ont un risque accru de devenir chômeurs ou drogués (Degenhardt).

Décroché aussi de ses vrais amis, c'est grave en soi et c'est aggravant. Le drogué s’isole, contrairement à son illusion d’être l’ami de tous.

• Cannabis : la vigilance routière

Décroché enfin de la vigilance routière : il est prouvé que le consommateur ordinaire de hasch, non encore dépendant, a un risque d'accident presque triplé, en deux-roues au moins autant qu'en voiture.
On estime qu'un seul joint perturbe la conduite autant que trois verres de vin, de bière ou de pastis.

Il est insouciant de son excès de vitesse comme de son casque ou de la ceinture de sécurité. Conduire sans permis ni assurance lui paraît anodin. Grâce aux appareils simulant la conduite des véhicules, il est prouvé que ses écarts à la bordure de la voie fluctuent anormalement. Ses temps de réaction et ses distances de freinage sont allongés. Ses repères dans le temps et dans l'espace sont brouillés.
La durée du défaut de vigilance atteint 24 heures.

La conduite sous cannabis double en moyenne le risque d'accident mortel. Un quart des cerveaux des conducteurs décédés à moins de trente ans contiennent du cannabis. Dans 14 à 20% des cadavres de la route, on trouve du cannabis. C'est l'origine de la "loi Marie-Lou".

Un camion a été intercepté à 143 km/heure, selon une information publiée le 05/01/2008. Le conducteur était sous l'emprise du haschisch. Il avait trafiqué le dispositif de contrôle de vitesse. Le tribunal appréciera à quel degré la responsabilité du patron de l'entreprise est engagée, elle aussi.

Même celui qui a cessé de consommer n'est pas à l'abri d'un accident pour deux raisons : la lenteur de l'élimination et la survenue imprévisible d'un "flash-back" avec ivresse cannabique, agressivité.

Ce risque routier a été longtemps sous-estimé pour deux raisons. Le THC, le toxique du hasch, dépasse souvent la concentration de 35% (contre 6% à 10% il y a une quinzaine d'années) quand il est importé de Grande-Bretagne ou des Pays-Bas.

En second lieu, dans le corps, il ne se détecte pas comme l'alcool, qui passe vite dans le sang, la salive et l'urine. Le THC est puissamment retiré du sang par les graisses du cerveau. Il ne passe qu'à faible concentration dans la salive et l'urine, mais on l'y retrouve pendant deux mois, lentement relâché par le cerveau. Chaque joint accumule davantage de THC dans le cerveau.

Le hasch donne soif, notamment pour les boissons gazeuses. Il augmente le plaisir qu'apporte l'alcool, ce qui aggrave les conséquences. Le fumeur de hasch ne se soucie guère d'avoir bu de l'alcool avant de rouler. Cela multiplie par 14 le risque d'être responsable d'un accident mortel, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies.

Un autre mélange dangereux est celui des médicaments tranquillisants usuels, les benzodiazépines (Dally).
Même pour un piéton, ce risque est accru.

Mettez une souris blanche à rester en équilibre sur un manche à balai qui tourne lentement. Injectez-lui des doses d'alcool et, le lendemain, de THC, très inférieures à celles qui la feraient tomber. Une semaine plus tard, donnez-lui les deux ensemble : elle ne tarde pas à tomber en arrière, comme me l'a indiqué le Pr. J. Costentin, de Rouen.

Hasch et alcool réunis rendent insouciants aux risques de grossesse et de contamination.
Le cannabis accroît les risques mortels de l’ecstasy (Dumont).

Aux amateurs de discothèques, demander si celle ou celui qui tiendra le volant ou le guidon au retour sera celle ou celui celui qui n'aura ni bu ni consommé aucune drogue.

Devenus parents, les drogués protègent mal leurs enfants. Les enfants de buveurs excessifs et de drogués ont un risque accru d’accidents (Palmiere).

• Cannabis : autres risques

En apprentissage puis au travail, le risque d'accident du travail est accru lui aussi.

Le hasch rend insouciant du risque de maladie sexuellement transmissible et de grossesse indésirée : il fait négliger le préservatif.
Quand il faut anesthésier un drogué, les précautions sont compliquées (Rundshagen, Kork).
Le foetus dont la mère fume du hasch risque d'être un "enfant hyperactif" mais atteint de retard scolaire.

Chez d'autres, le cannabis fait obstacle à la fertilité féminine et masculine.

Près de 100 enfants de moins de 3 ans se sont intoxiqués à Marseille en avalant des mégots de haschich qui traînait à la maison (Spadari).

Il faut du tabac, d’habitude, pour rouler un joint dans du papier à cigarettes. Ces pétards accrochent au tabac des multitudes de jeunes (Patton). L’enfant a-t-il appris de ses parents le danger de devenir toxico du tabac ? Le slogan “Le cannabis est moins grave que le tabac” dissimule que chaque joint contient beaucoup de tabac. Dans un joint, il y a autant de tabac que dans 6 cigarettes, et il y brûle moins bien, ce qui en accroît la toxicité (Dautzenberg). La santé s'en ressent. L'appétit est augmenté mais le poids diminue. Plus tard apparaîtra une bronchite qui deviendra chronique, essoufflera, éloignera des sports de santé ; une laryngite, qui enrouera. Utiliser une pipe à eau oblige à inhaler la fumée, ce qui goudronne davantage les bronches.

Les fumées des deux produits additionnent leurs effets cancérigènes sur les poumons, l'œsophage, la gorge et la langue ; et leur tendance à obstruer les artères, notamment celles du cœur, menant prématurément à l'infarctus. Ces cancers frappent ceux qui continuent le tabac tout en ayant cessé le cannabis par lequel ils avaient commencé à fumer.

Ainsi, le cannabis est-il capable de tuer : sur la route, comme par cancer ou infarctus.
Douce, cette drogue ? D'autant plus dure qu'elle frappe les adolescents les plus fragiles.

On a soutenu que le cannabis serait un médicament. En réalité, il n'est irremplaçable devant aucun malade.
Voir la Page Tabac, alcool : où en suis-je ?

Le coût du tabac s'ajoute aux 80 euros que coûte le cannabis chaque mois en moyenne. D'autres arguments peuvent bizarrement porter. Les plants de chanvre sont génétiquement modifiés. Ils contiennent des pesticides.

Démotivé plutôt qu'accroché : dépendance au cannabis ?

Chez les jeunes, cette dépendance est moins fréquente et moins difficile à guérir que la dépendance au tabac. Elle atteint au moins 15% des consommateurs fréquents de cannabis et un quart des détenus en maison d'arrêt.

Les premiers indices de dépendance sont l'insomnie d'endormissement et l'obsession de s'approvisionner. Bientôt, le consommateur ne sait plus comment vivre sans shit. Il en a besoin pour prendre toute décision, sinon c'est le désordre dans sa tête.

Chez le gros consommateur, l'arrêt subit déclenche au bout de cinq à dix jours un état de manque. Ses manifestations sont surtout psychiques : agitation anxieuse, insomnie et cauchemars (Schierenbeck), irritabilité, dégoût de soi-même et des aliments (Karila). Ces troubles durent une dizaine de jours et parfois un mois.

La dépendance est certaine chez ceux qui ne tolèrent pas de rester trois jours sans fumer ; et chez ceux à qui le pétard ne suffit plus, et qui passent au bang (la pipe à eau) pour son effet violent. La drogue a été lente, mais pas douce (Pic).

Un état de manque à la nicotine s'y ajoute, si le sujet a arrêté aussi le tabac.
La dépendance alcoolique, elle aussi, attend les fumeurs de hasch (Boni).

• Un risque de troubles mentaux ?

On a vu ci-dessus que la première dose déclenche parfois une angoisse avec une impulsion irrésistible : comme le cas du tueur (le mot assassin vient de haschichin) ou le cas du collégien qui s’est jeté par la fenêtre et qui en est mort.

La première dose peut aussi déclencher une attaque de panique, un délire de persécution, révéler une schizophrénie ou la faire rechuter.
Les attaques de panique, ou "bad trips", peuvent frapper les consommateurs habituels à tout moment.

De même que les rétablis de l'alcool font parfois des "cuites sèches", il arrive que ceux qui ont cessé le cannabis depuis quelques jours ou semaines éprouvent une attaque de panique analogue à celles du passé.

Les fumeurs habituels de haschisch deviennent responsables d'agressions quatre fois plus que ceux qui s'en passent. Un quart d'entre eux fera une tentative de suicide.
Des troubles de la mémoire sont constatés chez les usagers de cannabis (Bartholomew).

Un débat reste ouvert : la consommation de cannabis est-elle conséquence ou cause de troubles mentaux, sachant que ces troubles sont plus fréquents chez les consommateurs de cannabis : actes compulsifs, anxiété, dépression à l'arrêt du produit, manque de mémoire, hallucinations, autres dépendances, comportements antisociaux, suicides ou tentatives de suicide, schizophrénies ?

Ou conséquence, cause et facteur d'aggravation à la fois ?
Ainsi, celui qui fait du cannabis une auto-médication contre un état dépressif est en danger, parce que ses consommations aggraveront sa dépression jusqu'à l'exposer au suicide.
Les pertes de mémoires sont redoutables pour les études et dans les postes de sécurité.

Distincte des bouffées délirantes mentionnées plus haut, la schizophrénie est plus fréquente chez les consommateurs de cannabis. L’un d’entre eux relate qu’il ne faisait plus attention en traversant la rue et qu’il se perdait. Il devenait très angoissé, “paranoïaque”. Subitement, il a eu un délire mégalomane et mystique, assorti d’hallucinations terrifiantes et d’un désir de suicide (Pic).

Toutefois, la fréquence de la schizophrénie dans la population n'a pas augmenté depuis l'avènement du cannabis (MacLeod). Cela peut signifier que les jeunes prédisposés à devenir schizophrènes ont plus d'avidité pour le hasch que les autres, et que le hasch leur fait devancer le début de leur maladie.

Même si l'on s'en tient à cette hypothèse restrictive, ce sont des années de santé psychique perdues. En outre, le traitement de la schizophrénie perd beaucoup de son efficacité chez le fumeur de cannabis, qui continue souvent à fumer là où il est hospitalisé, et bien plus après sa sortie. Le message pratique doit rester le même : refuser la première dose.

• Autres drogues : des détails sur chacune ?

Il est illusoire de s'étendre sur l'effet de chaque drogue, pour trois raisons.

• La première, répétons-le, c'est que le client ne sait jamais ce que contient la "dose".
On l'a vu pour le haschisch.

Quant à l'héroïne, la teneur d'une dose est passée de 7 à 20% ou davantage ; celle de cocaïne aussi. Ainsi la mort par surdose involontaire est possible.

• La seconde raison est que les clients des trafiquants font eux aussi toutes sortes de mélanges, en commençant par des médicaments et de l’alcool qu’ils chipent à leurs parents, et en continuant avec de drôles de pilules dont la composition n’est pas claire. Ils chercheront du cannabis contre la gueule de bois…

Les toxicos deviennent des polytoxicos d'autant plus souvent que leurs premières consommations ont été plus précoces.
Par exemple, les rave-parties débutent dans l'alcool et le cannabis, après lesquels l'ecstasy débarque en force. La "descente" de l'ecstasy étant pénible, les trafiquants offrent alors de l'adoucir par de l'héroïne à fumer ou à injecter.

• La troisième raison est qu'à force de décrire l'effet immédiat de chaque drogue, l'attention se détourne de l'état de manque, alors que c'est lui qui caractérise et rend cruelles les dépendances.

De brèves informations suffiront donc, d'autant plus que les drogues licites comme le tabac et l'alcool font l'objet de Pages particulières :
Alcoolisme : parler en famille
Tabac, tabagisme : parler en famille

• Cocaïne et ses dérivés

La cocaïne est la seconde consommée des drogues illicites, après le cannabis. 3% des adolescents de 17 ans en ont consommé au prix de 60 euros le gramme (à teneur de 40 à 50% (OFDT) .
La cocaïne accélère la pensée, donne une illusion de toute-puissance, fait parler sans arrêt, dilate les pupilles, coupe l'appétit alimentaire, gomme la fatigue. Elle facilite les décisions, mais aussi les prises de risque. Elle facilite la relation à autrui.

La cocaïne donne une illusion de toute-puissance, notamment l’illusion de pouvoir maîtriser ses consommations.
Elle permet de boire davantage d’alcool sans tomber par terre mais l’intoxication est aggravée. L’accroissement du désir sexuel peut conduire à des agressions. La réalisations sont souvent décevantes.

Si l’on ne sniffe qu’une fois, l’effet stimulant dure une ou deux heures et la “descente” une demi-journée. Par contre, si l’on répète les doses du vendredi soir au dimanche matin, l’épuisement consécutif déborde la journée du dimanche et ne s’efface complètement que le mercredi.

La "descente" est marquée par une fatigue intenses, des palpitations, un refroidissement des extrémités et du sexe assorti d'une faim dévorante et d’une dangereuse dépression… qui fait à nouveau rechercher la cocaïne. Pour atténuer la descente, le cocaïnomane ajoute de l’alcool et d’autres drogues.

La dépendance à la cocaïne s’installe rapidement mais le consommateurs n’en prend conscience que trop tard. Il est difficile de combattre le souvenir du plaisir passé (et perdu à tout jamais). À tout moment de la semaine peut revenir le “craving”, c’est-à-dire “les envies folles”, le “crever d’envie”, comme disent les consommateurs.

Le cocaïnomane est plutôt agité que planant, à la différence de l’héroïnomane. Il maigrit. Il est insomniaque (Schierenbeck). Sa concentration et sa mémoire deviennent irrégulières. Il devient sujet à des crises de panique, de paranoïa, de dépression et à une agressivité permanente. Dans les milieux du spectacle, c’est ainsi qu’il détruit sa carrière. En milieu rural aux USA, la violence est souvent liée à l’alcool, la cocaïne ou la méthamphetamine (Kramer).

Il peut être encore atteint de constipation, de crises d’épilepsie, d'hypertension artérielle, ou mourir de crise cardiaque, d’autant plus que les cocaïnomanes sont souvent grands fumeurs ; d’asthme, d'hypertension artérielle pulmonaire. Des morts par surdose sont survenues.

Les tentatives de suicide dépassent 40% chez les personnes dépendantes de cocaïne, notamment si elles sont aussi dépendantes de l’alcool (Roy).
Prise lors d’une grossesse débutante, la cocaïne détermine des malformations et des retards mentaux.

Sniffer avec une paille écorche souvent la muqueuse à l’intérieur du nez. Partager une paille expose ainsi au sida et à l’hépatite C. À la longue, l'écorchure perfore la cloison nasale.

Aux services d'urgence, dans les hôpitaux du Piémont, 10% des adultes impliqués dans des accidents de la circulation sont détectés positifs à la cocaïne (Siliquini).

En outre, la cocaïne fait rechercher l'alcool et d'autres drogues, ce qui augmente les toxicités. L’association des dépendances à l’alcool et à la cocaïne aggrave leur sévérité et fait obstacle à leur traitement (Cottencin). La cocaïne fait rechercher certains médicaments alors qu'elle les contre-indique. Elle est parfois vendue mélangée avec d'autres toxiques ou pour atténuer l'état de manque à l'héroïne.

Pour soigner le cocaïnomane, on ne dispose pas de produit de substitution, mais seulement de psychothérapie comportementale. Celle-ci vise à repérer les tentations et à convenir de stratégies pour y faire face (Karila).
On a signalé l’efficacité d’un médicament chez les malades de la cocaïne (Barth), un autre est à l'étude, mais une règle de ce site est de ne pas mentionner de traitements médicamenteux.

Les femmes enceintes consommatrices de cocaïne deviennent nombreuses. À la maison, elles avaient aussi tâté du tabac, de l’alcool et d'autres drogues (Warner). Leurs nourrissons contenaient de la cocaïne dans leurs cheveux.

L’exposition à la cocaïne avant de naître quadruple la fréquence de l’obésité infantile (LaGasse).

On a saisi en 2010 plus de 5,6 tonnes de cocaïne en France. La cocaïne vendue contient au moins seize produits chimiques différents, sans compter les coupages.
Les trafiquants de cocaïne sont particulièrement corrupteurs tout en étant exposés à se faire escroquer par leurs associés. (Thierry).

Le crack, venu des Antilles, provoque des effets plus violents et brefs que la cocaïne. Il se fabrique en chauffant de la cocaïne dans de l’ammoniaque, ce qui permet de le fumer.
Il provoque d’abord une stimulation mentale et un rêve. La descente est pénible : dépression, anxiété, épuisement. Cela impose de renouveler les prises.

Le crack est à l'origine d'actes de violence commis par des bandes de jeunes.
Les inculpés pour abus sexuels sur leurs enfants et autres violences domestiques ont souvent agi sous son influence avec de l'alcool (Kraanen).

Le consommateur de crack risque : crises cardiaques, détresse respiratoire, accidents vasculaires cérébraux, crises épileptiques, douleurs abdominales brutales durant plusieurs heures. Il subit des hallucinations, une agitation, un manque de contrôle de soi, parfois un accès de psychose paranoïde, voire un état suicidaire. En outre, perte de poids, fatigue, démangeaisons, taches sur le corps, chutes de dents et cheveux.
Des altérations de l'humeur plusieurs mois persistent après l'arrêt des consommations.
Chez 131 drogués au crack et à la cocaïne au Brésil, 27 d’entre eux étaient décédés au bout de 12 ans, la plupart assassinés (Dias).

Encore plus destructeur que le crack, l’Oxi est le diminutif d’oxidado : « rouillé », en portugais. Il envahit le Brésil. Comme le crack, l’oxi est un dérivé de la cocaïne. Comme lui, il a l’apparence d’un petit caillou jaunâtre. Il coûte moins d’un euro le caillou. Il se « fume » dans une pipe à air. Les dégâts surgissent rapidement : maux de tête, vomissements, diarrhées, abattement, angoisses, paranoïa. Les dentistes ont été les premiers à donner l’alerte, en découvrant avec effroi les nécroses qui envahissaient les bouches de leurs jeunes patients. L'oxi peut rendre ses victimes dépendantes dès la première consommation et il en tuerait trois sur dix dès la première année (Bauer).

• Ecstasy et autres amphétamines, déjà consommées chez 2% à 17 ans

L'ecstasy ou MDMA,
20 minutes après avoir pris le comprimé au prix de 6 euros (OFDT), et durant deux à six heures, efface la timidité, amplifie les émotions et fait désirer le contact avec les autres en donnant l'illusion de les comprendre.
473 femmes ont subi des viols, sous l’influence d’alcool et de drogues et souvent privées de condoms et à Genève (La Harpe). Elle anesthésie à la fatigue. Elle accélère le coeur et la respiration et augmente la tension artérielle. Son effet sexuel est de développer l'imaginaire, souvent au détriment des réalisations.

Les consommateurs réguliers d’ecstasy n’utilisent le préservatif que dans la moitié des occasions (Dunn).

Beaucoup de filles en consomment pour maigrir.
Elle provoque parfois des crises d'angoisse, de panique, de mégalomanie, d'hallucinations suivies de violences.

La plupart des danseurs des rave-parties commencent par le cannabis et l'alcool, qui leur font désirer l'ecstasy. Pour éviter les désagréments de la descente, on leur propose de la "sabla", à base d'héroïne. La plupart conduisent un véhicule pour s'y rendre. Au retour, seront-ils encore capables de prudence routière ?
Parmi les conducteurs astreints à un test salivaire en Australie, 96% étaient positifs pour des drogues illicites : surtout les amphétamines et le cannabis (Chu).

L'ecstasy fait transpirer, ce qui déshydrate le corps. S'il fait chaud en même temps, la température du corps peut monter au-delà de 42° sans que le danseur en soit conscient. Les reins peuvent se bloquer du fait de la déshydratation et de la fonte des muscles.

Des crampes, une poussée d'hypertension, une épilepsie, une hépatite grave, un défaut de coagulation du sang peuvent survenir.
Le coeur ne s'arrête qu’une fois sur 10 000, mais comment être sûr d’y échapper ?

Le risque de surdose est grand. La dose "usuelle" est de 40 mg et la dose mortelle avoisine 120 mg. Les pastilles à 60 mg ne sont pas rares et 1% des pastilles atteignent ou dépassent 120 mg. Le "testing" des pastilles ne donne aucune sécurité.

La “descente” dure plusieurs jours. Après l’ecstasy du week-end, le manque culmine de milieu de semaine : fatigue, dépression, allant jusqu’à des pénibles “cognements dans la tête” et parfois des convulsions ou un délire (Camus-Limagne).
Des délires (flash-back) peuvent persister après l'arrêt des consommations.

L'usage répété d'ecstasy ne fait pas retrouver le plaisir du début. Il détériore la mémoire et le jugement. Il rend insomniaque (Schierenbeck), irritable, anxieux et déprimé.
L’ecstasy amène deux fois plus de tentatives de suicides que les autres drogues ; et neuf fois plus de suicides qu’en l’absence de drogues (Kim).
Associée à l’alcool, l’ecstasy rend fréquents la paranoia, l’irritabilité, la confusion, la dépression (Fisk, Kinner).
À la longue, l’ecstasy diminue le volume d’une partie du cerveau, l’hippocampe (Hollander).
La methamphetamine durant les grossesses atteint les enfants à trois ans d’hyperréactivité, anxiété, dépression et déficit d’attention avec hyper-activité (La Gasse).

Il expose à la surdose parce que l'ecstasy est très lente à s'éliminer de l'organisme et parce que des envies folles d'ecstasy peuvent surgir. La surdose se manifeste par une perte de connaissance et souvent des convulsions. Il n'y a pas d'antidote. La réanimation en urgence peut s'imposer, non sans retard en cas de rave-party.

Les autres amphétamines, ou "speed" ont des effets analogues.
L’usage répété d’ecstasy et autres amphétamines peut déterminer des hypertensions des artères pulmonaires, de pronostic grave.

Les soins sont difficiles. En état de manque à l’ecstasy ou autres amphétamines, les clients hurlent, menacent, quittent impulsivement le lieu de soins.

• Héroïne déjà consommée chez 1% à 17 ans (OFDT)

L'héroïne ne procure jamais davantage de plaisir qu'à la première ou à la seconde dose injectée ou fumée. Le plaisir disparaît bientôt pour toujours. C'est en vain que le consommateur fait n'importe quoi pour retrouver ce plaisir inoubliable, et c'est comme cela qu'il devient accroché. Les injections ne lui servent plus alors qu'à se sentir moins mal.

Même si le toxico se prive d'héroïne pendant plusieurs années, la première dose qu'il s'injectera ensuite ne lui fera pas retrouver le plaisir du début. Les rechutes sont pourtant fréquentes.

Avec l'héroïne, le manque, c’est en premier lieu l’obligation d’augmenter les doses parce que le plaisir s'estompe. Vite, ce sont des signes spécifiques : intenses douleurs partout et pour plusieurs jours, notamment dans la tête, le ventre et le bas du dos ; pupilles dilatées, larmes, bâillements, chair de poule, diarrhée.
Les personnes qui recourent à répétition aux urgences hospitalières sont plus  atteintes d’addictions, notamment les héroïnomanes (Hansagi).

Il s’y ajoute des troubles communs à la plupart des états de manque : angoisse de mort, sueurs, agitation, insomnie, soulagement par la consommation, échec des tentatives de modération, obsession de l'approvisionnement, négligence des responsabilités, poursuite des consommations malgré la détérioration de la qualité de vie.

L'héroïne détermine des épisodes dépressifs, des crises d'angoisse aigüe (dans le manque) et des délires.

La mort par surdose peut arriver soit parce que le trafiquant a vendu une héroïne moins délayée qu'auparavant, soit par mélange de drogues, soit par suicide, soit après une période d'abstinence. Quand la prison réalise un sevrage d’héroïne, le sortant risque de mourir de surdose (Krinsky). On dénombre environ 365  surdoses par en en France (OFDT).

Le partage des seringues expose au sida et davantage aux hépatites C (3.000 contaminations par an) et B, dont les virus sont beaucoup moins fragiles que celui du sida. Silencieusement, ces hépatites évoluent en cirrhoses puis en cancers du foie.
Les hommes qui avaient des relations sexuelles avec des hommes (MSM) ont eu fréquemment des abus sexuels d’enfants (CSA) aux Etats-Unis : 4.263 abus CSA parmi 15.622 hommes MSM, soit 27,3%. Le risque était accru (multiplié par 1,54) d’être infecté par le virus HIV. Le préservatif était absent dans l’anus (multiplié par 1,85). Ces hommes MSM avaient davantage de partenaires, d’usage de drogues, et de relations sexuelles sous l’influence d’alcool ou autres drogues (Lloyd).
Dans les seringues confisquées en prison, on a trouvé du virus de l’hépatite C (Dolan).

L'héroïne brune est vendue 40 euros le gramme la teneur du produit actif n'étant que de 13% en moyenne. Il est coupé avec du plâtre, de la farine, de la colle, du sucre, du talc, de la brique pilée et avec des anesthésiques vétérinaires qui renforcent son effet. L'usager a l'impression que le produit est "bon" parce qu'il éprouve un effet puissant (Thierry). 

À présent, l’héroïne est parfois fumée et surtout sniffée, c’est-à-dire inhalée à la paille, à la suite de la baisse de son prix (Karila 2008). La paille écorche l’intérieur de la narine. Si elle est partagée, elle transmet le sida et l’hépatite C, qui atteint un héroïnomane sur trois (Guillou-Landreat). Le risque de surdose paraît moindre en l'absence d'injection.

La plupart des héroïnomanes prennent longuement de la méthadone ou de la buprénorphine comme substitution. Leur mortalité s'en trouve diminuée mais ils restent des toxicomanes. Ils ajoutent souvent une dépendance aux benzodiazépines (tranquillisants), à l'alcool et à la cocaïne (Laqueille).

Les drogués, dans leur vaine obsession de retrouver les flashes initiaux, écrasent les comprimés de buprénorphine pour s’en faire des injections, non sans complications veineuses et embolies.

Les surdoses ne sont pas à craindre seulement avec l’héroïne, mais aussi avec la buprénorphine et la méthadone (Mégarbane).

On vend encore des drogues non interdites, notamment présentées comme produits de substitution. La codéine, antitussif issu du pavot, est modifiée : le “Krocodil” fait fureur en Russie, avec de nombreuses gangrènes et septicémies mortelles.

• Nouvelles drogues, médicaments détournés

La gabapentine  et la pregabaline (anti-épileptiques et analgésiques) produisent des addictions et sont utilisées comme drogues (Anonyme).

Nouvelle drogue, la cathinone est une amphetamine contenue dans des “sels de bains” ou des “aliments végétaux” (Karila). Les “Sels de bains” contiennent des drogues stimulantes : la mephedrone, la méthylène dioxypyrovalerone et la méthylone. Elles produisent de l’hypertension, tachycardie et troubles psychiques (Fass). La mephedrone contenue dans les sels de bains est stimulante, mais atteint la mémoire, ralentit la psychomotricité et pousse aux ivresses alcooliques (Freeman).

Le Kratom provient d’une plante Mitragyna speciosa Korth avec les effets des opiacés. La methoxetamine a les effets de la kétamine. Des dérivés de la piperazine ont les effets de l’ecstasy. Ces drogues sont disponibles sur l’Internet (Rosenbaum).

 

• LSD et autres hallucinogènes

Le LSD, qui est l'hallucinogène le plus consommé, est apprécié lorsqu'il entraîne un bien-être assorti d'hallucinations colorées. Chez d'autres, ce sera le "bad trip" ou mauvais délire, qui épouvante souvent : attaque de panique, idées de persécution, impression de dépersonnalisation, du corps qui se disloque, délires cauchemardesques peuplés de démons, causes de violences contre autrui ou contre soi-même. La "descente" est très désagréable.

Plusieurs semaines ou mois après l'arrêt de consommation, il peut arriver des "retours d'acide" (flashback) : retours d’angoisses et hallucinations.
Le premier timbre-buvard de LSD, chez un sujet prédisposé et qui l'ignore, peut être un aller simple pour l'hôpital psychiatrique.

Les autres hallucinogènes, chimiques (kétamine entre autres) ou tirés de champignons, vendus sur Internet, produisent leurs effets pendant plusieurs heures. Eux aussi, ils déterminent des crises d'angoisse, des chutes. Ils font risquer la mort.
Un hallucinogène, le Bromo-Dragonfly, a déterminé des intoxications et des décès. On se le procure sur l’Internet (Corazza).
Le MDPV, vendu légalement comme sel de bain, a déterminé des intoxications graves (Coppola).
Sur l’Internet, on obtient encore des amphétamines, cannabinoïdes de synthèse et hallucinogènes interdits dans le commerce (Zawilska).

• Colles, solvants

Les colles, leurs solvants et les détachants inhalés par les enfants abandonnés dans les rues de nombreux pays, procurent une détente et un engourdissement.

Celui qui s'enferme la tête dans un sac pour en inhaler peut mourir asphyxié. Confusion mentale durable, troubles parfois mortels du rythme cardiaque, lésions durables du foie, des reins, des poumons, des oreilles sont les autres risques des colles. Les enfants inhalateurs de colles ont des lésions du cerveau (Al-Hajri).

• Poppers

Les poppers procurent une bouffée de chaleur assortie de quelques minutes d'excitation sexuelle. Leur association au Viagra expose à des accidents cardiaques. À la longue, les poppers rendent anémique.

• GHB "Drogue du viol"

Un autre produit, le GHB, qui n’a aucun goût, se verse facilement dans un verre de jus de fruits, et la fille ne garde aucun souvenir de ce qui lui est arrivé pendant les trois quarts d’heure qui précèdent son réveil. Aux parents de mettre en garde. Le GHB associé à l’alcool a déterminé des comas graves.
Le GHB a causé de nombreux décès à lui seul, les soins ayant été trop tardifs. Il est dans le commerce (Zvosec).

Des jeunes ont cru faire une économie en distribuant du GBL (gamma-butyrolactone), un solvant de peinture et produit de nettoyage censé se transformer en GHB dans l'organisme. Les consommateurs se sont retrouvées à l'hôpital dans le coma.

• Médicaments devenant addictifs

Les médicaments tranquillisants et somnifères usuels, (benzodiazépines), consommés au-delà de quelques jours, deviennent moins efficaces par un effet de "tolérance". Ils détériorent la mémoire. Les médecins sérieux ne les prescrivent que pour deux à quatre semaines. À la longue, ils créent une dépendance avec un état de manque à l'arrêt : agitation, anxiété, insomnie, douleurs musculaires (Lader).
Les généralistes prescrivent trop souvent des benzodiazépines aux toxicomanes, ce qui complique les traitements compétents (Di Patrizio).

Il est nécessaire et possible de diminuer les doses, mais très lentement. Mettre en garde contre les offres de tranquillisants sans ordonnance sur l'Internet (Forman)

Les tranquillisants usuels (benzodiazépines) altèrent la conduite automobile. On les trouve chez 75% des conducteurs “sous influence” en Finlande (Blencowe). Parmi 1.353 pilotes morts d’accidents d’aviation aux Etats-Unis, de 2004 à 2008, 507 étaient sous l’influence d'anti-histaminiques ou d'autres de médicaments, et 92 sous l’excès d’alcool (Canfield).

Les antidépresseurs ne sont nullement indiqués pour surmonter un chagrin ordinaire. On en éprouve plutôt leurs désagréments initiaux qu'un bénéfice.

• Drogues sans drogues

Certains jeunes se laissent facilement fasciner, notamment par :
- Les jeux vidéo, qui leur prennent des heures et parfois de l’argent ; parmi les étudiants parisiens, 7% jouent d’argent en ligne. Ils ont l’illusion de maîtrise du sort (Rutczynska). Les assidus aux jeux vidéos sont souvent atteints d’ivresses, d’usages de cannabis, décrochages scolaires, bagarres et dépressions (Potenza).
- Les jeux d’argent, jusqu’à des dettes, des vols et des suicides ;
- La “porno-dépendance”, jusqu’à devenir dépressif ;
- Les achats compulsifs : la “fièvre acheteuse”.
Ici, on ne peut que les mentionner sans les détailler.

• Drogues, prévention : Client d'un trafiquant ?

• Visés: les enfants et adolescents

Ce n'est pas par hasard que la pression des trafiquants s'exerce presque uniquement sur les enfants et les adolescents. C'est parce que les jeunes sont les plus tentés par ce qui est "interdit" et qu'ils sont les plus vulnérables pour devenir dépendants . La dépendance, c'est ne plus pouvoir se passer du produit sans ressentir un manque.

Dès l’âge de l’entrée en collège, la pression des trafiquants sur les enfants devient permanente.
Cette pression émane des petits revendeurs extérieurs au collège et des camarades devenus trafiquants. Dans les collèges où le principal laisse tout aller, il y a un dealer dans presque chacune des classes. Répétons-le, les premiers visés sont les enfants qui ont trop d’argent de poche. La drogue a des jambes. Elle va tout droit à l'argent.

Que devient le client d'un trafiquant ?
Le revendeur propose en premier lieu le cannabis (marijuana, haschisch, shit, pétards) à fumer avec du tabac. Le trafiquant ne gagne qu'une misère sur les pétards, et il ne vise qu'à vendre bien pire. Il pousse à consommer des mélanges parce que c'est un bon procédé pour accrocher.

D'autres revendeurs proposent en premier lieu l'ecstasy ou une amphétamine similaire ("speed"). Les trafiquants savent que le hasch augmente le plaisir qu'apporte la première dose d'héroïne.

Les trafiquants démarchent leurs clients à domicile, notamment vers le 6 du mois. Ceux-ci retirent et dépensent aussitôt la somme totale en argent liquide (Camus-Limagne). Il leur reste à mendier, voler, trafiquer, racketter, se prostituer .

Une fois le client accroché, vendre la drogue à crédit est l'arme favorite du trafiquant.
C'est affreusement dangereux. Faute de remboursement, le dealer envoie une grande brute rosser le client, lui arracher son portable, sa montre, son portefeuille, ses clés, son blouson, parfois ses baskets, et ajouter des menaces contre la famille et ses biens.

Rentré chez lui, le drogué sera incapable d’avouer la vérité à ses parents. Les relations familiales se dégraderont, comme le montrent les vidéos Jeunesse sans drogues de Sophie Daoût, dont le fils est mort de drogue. Le jeune n'aura plus qu'à voler, devenir trafiquant à son tour, racketter ou se prostituer. En famille, il deviendra violent. Il court même un risque de suicide.

• Le jeune devenu trafiquant

Le jeune devenu trafiquant va démolir la liberté et la santé des autres… pour finalement démolir les siennes.

Du fait du milieu, et du fait qu'on est incapable de se défendre après avoir consommé, ce jeune va même être victime de vols et de rackets plus souvent que ceux qui vivent sans drogues.
La prison est loin de toujours réaliser un sevrage. Même alors, elle ne guérit nullement de la toxicomanie.

• Les réseaux

Les réseaux du “crime organisé” tiennent en main les trafics de drogues, d’armes, de diamants de contrebande et de personnes forcées à se prostituer. La violence y est sans limites.

Les grands trafiquants sont souvent assassinés à leur sortie de prison, quand ils tentent de reprendre la direction de leur réseau.
Leurs auxiliaires peuvent être assassinés pour motifs de recette détournée, drogues détournées ou dissidence. Une kalachnikov se trouve à 1.500 €.
Dans un immeuble de vente, les guetteurs gagnent 50 à 100 € par jour. Les vendeurs de rue gagnent 150 à 400 €/jour. Le petit revendeur, s’il trahit son pourvoyeur, ne risque guère que d’être racketté, et rossé. Il a chaque année une chance sur cinq d'être arrêté. À sa sortie, il risque de perdre son emploi dans son réseau. Plus de 170.000 personnes sont arrêtées par an (Thierry).

Développer la prostitution des garçons comme des filles développe le marché de la drogue. La floraison de magazines et de messages audio-visuels en faveur de l’homosexualité est-elle purement désintéressée ?

Ces mêmes réseaux ont l’ardente obligation d'être influents dans les administrations et les médias, partout dans le monde. Ils en ont les moyens. Y ont-ils réussi ? Leurs mots d'ordre actuels sont de minimiser le risque routier et d'alléguer que la prévention serait un échec.

Les ventes de cannabis en France s'élèvent à environ 800 millions d'euros par an (Legleye). Lors des rave-parties, la police est-elle autorisée à rechercher d’où vient l’argent du matériel de sonorisation (Camus-Limagne) ?

Il est instructif de lire les débats des nombreuses conférences internationales consacrées aux stupéfiants. Sous quelle influence le même état soutient-il officiellement des positions diamétralement opposées suivant que la drogue à l'ordre du jour (cocaïne, héroïne, tabac, alcool, drogue de synthèse, médicament hypnotique) provient ou non de son territoire ?

L'argent de la famille ira-t-il aux réseaux du crime organisé ?

• Galère

Revenons au vécu quotidien des drogués. Les rituels autour des "joints" ne donnent qu'une illusion de solidarité. Dans ce milieu, il n'y a pas d'amis. C'est chacun pour soi.

Une fois accrochés aux drogues autres que le cannabis et le tabac, leurs ruptures affectives et sociales se multiplient et leur qualité de vie devient exécrable. D’indiscutables lésions du cerveau sont déterminées par l’usage de drogues multiples (Büttner).

Ils perdent leurs dents parce qu'ils se soutiennent par des sucreries, ne se brossent pas les dents et soignent leurs douleurs dentaires à coup de doses. Leurs maladies (sida, hépatites B et C, tuberculose) ne sont pas soignées ou le sont mal, parce qu'ils n'en ont cure et n'ont aucune assiduité aux soins.
Les drogués ne vivent pas vieux mais il existe des drogués de plus de 50 ans. Ils se cachent. Leur santé physique et mentale est très dégradée (Beynon).

La perte définitive du plaisir, mentionnée ci-dessus à propos de l'héroïne, est la règle dans la plupart des dépendances, y compris la dépendance alcoolique.
Il n'y a pas de drogué heureux.

Au contraire, la plupart de drogués deviennent dépressifs et beaucoup se suicident (Benyamina).
Les accidents et les suicides sont les premières causes de mort des drogués de moins de 24 ans (Stenbacka). 
Devant un jeune qui consomme une drogue, peut-on parler d'un comportement d'auto-destruction ?
Ce n'est pas toujours ressenti.
Bien des consommateurs ne regardent pas au-delà du bien-être immédiat. D'autres se saoulent sans réfléchir davantage que des moutons : « Je fais comme tout le monde… »

Le jeu d'auto-destruction devient clair quand les défonces se répètent.
Certes, l'obnubilation et la désorientation sont souvent recherchées pour s'évader des difficultés et du mal-être, plutôt que de leur faire face : mais ces auto-destructions de la conscience, temporaires au début, sont bel et bien voulues.
Tant mieux si on respecte les autres… Pourquoi ne pas se respecter soi-même ?

En diffusant les informations qui précèdent, les parents s'affirment comme crédibles, ce qui ne serait pas le cas avec des affirmations sommaires comme « La drogue, c'est la mort ! »

• Drogues, Prévention : Que disent les jeunes qui résistent ?

Les réponses aux sondages que nous avons menés dans les rues
Drogues, prévention : motifs déclarés du refus
Abus d'alcool, prévention : motifs déclarés du refus
manifestent que ces jeunes tiennent à leur liberté et à leur santé quand ils ont en tête un risque grave comme la toxicomanie ou le sida. Comme l'a dit un enfant : « Le moins dur, c'est de ne pas commencer ! »

Toutefois, le sondage n'a révélé qu’une faible majorité pour déclarer important le motif Les souffrances du manque et de la galère, je n’en veux pas. En famille, raison de plus pour mettre la conversation sur ce sujet.

Les jeunes qui résistent ont déclaré encore pour s’abstenir : la crainte des dommages physiques, la désapprobation de leurs parents et la crainte de manquer leurs objectifs ; et surtout des motifs positifs : leurs bonnes relations avec leurs familles et leurs amis (David).

   
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