Abus d'alcool :

commentaire des motifs du refus

Commentaire du sondage sur les motifs
déclarés importants pour choisir la modération
ou la vie sans alcool.

Prévention et aspects scientifiques

Révision : 06.07.2013         Translate

Deux points essentiels :

• La contrainte physiologique a été placée avant les contraintes pécuniaires, sanitaires ou morales.
• La réussite de la prévention semble davantage due aux lois de sécurité routière qu’à l’information sur les risques pour la santé et la liberté.

Ecrire : fbesan puis ajouter @gmail.com
 

Sommaire de cette Page :

• Les aspects pratiques
• Les aspects scientifiques

1, Les aspects pratiques, la prévention

Les motifs de modération sont-ils appréciés à leur juste valeur ?
Quel parti en tirer pour la prévention ?

Internet, grâce au Tableau 1, met à la disposition de chacun beaucoup plus de motifs qu'il n'en trouve spontanément. Déjà, dans les groupes de discussion, chaque participant trouvait Initialement à grand-peine un seul motif.

C'est la dynamique du groupe qui a procuré plus de vingt motifs, dont la majorité sont exprimés en termes positifs. Le motif "Je n'ai pas envie de me laisser entraîner comme un mouton" n'a été proposé par aucun participant.
Dans la rue, aucun motif n'a été déclaré important par tout le monde. Ce fait dénote un déficit de motivation, qui s'ajoute au déficit d'information ou de mémoire.

La majorité des personnes interrogées ont jugé importants plusieurs motifs pour boire modérément ou s'abstenir d'alcool. Êtes-vous du côté de la majorité ? Vos propres motifs sont-ils les mêmes que ceux classés en tête dans les rues de Paris et de sa banlieue ?

À vous de juger si certains motifs ont été appréciés à leur juste valeur, comme les n° 6 (santé) et 17 (liberté).
Quelle est votre réponse à la question, posée dans le sondage sur les drogues : Quand ce qui m'arrive est dur à supporter, qu'est-ce que je fais pour passer le cap ?
(Drogues, prévention : motifs déclarés pour les refuser)

L'information sur la qualité de vie des malades de l'alcool a-t-elle été suffisante ? Chacun peut consulter à ce sujet
un document  : Tabac, alcool : où en suis-je ?
ou un livre :
Drogues, alcool : en parler en famille

La note médiocre (21%) du motif n° 18 (J'ai choisi des amis qui n'exagèrent pas) contraste avec les données objectives : les comportements à risques des adolescents sont corrélés avec ceux de leurs "amis" (Prinstein 2001).

Le prix de l'alcool contribue-t-il encore à la prévention en France ? Dans les années 1920, l'ouvrier devait travailler 40 minutes pour payer un litre de vin, tandis que 17 minutes suffisent actuellement. Le prix n'a été jugé dissuasif que par les jeunes (Tableau 4).

Le coût ne fait que retarder l'abus. C'est très important en vue de la prévention, parce que le risque de dépendance est accru par la précocité des habitudes d'alcoolisation.

"Je dois conduire" ayant été classé en tête, surtout par les jeunes, la loi paraît bien acceptée, sauf par les conducteurs les plus âgés (Tableau 5).
La consommation moyenne d'alcool par têtes a diminué de moitié environ entre 1950 et 2000.

Depuis 2.000, la mortalité routière a diminué d'autant. Je dois conduire est le seul motif du tableau 1 qui soit récent.
Ainsi, la prévention paraît résulter davantage des lois de sécurité routière que des taxes.

Les acteurs de la prévention complotent-ils pour un "ordre moral" ? Les préceptes moraux traditionnels n'ont concerné que partiellement les motifs 3, 8, 10, 11, et les abstinents n'ont pas significativement préféré les motifs moraux (Tableau 2).

Dans les conversations de l'internaute avec un buveur menacé, avant le stade de dépendance, il semble donc peu efficace de témoigner de ses convictions éventuelles. Plutôt témoigner de sa nécessité de fonctionner normalement, comme de son désir de santé et de liberté

Quant à un prétendu complot contre les libertés, le n° 17  « Je tiens à ma liberté, l'alcool pourrait m'accrocher ! » est une réponse fournie par le sondage.

À chacun de décider à partir de quel moment refuser poliment et joyeusement l'alcool que tout le monde croit poli de lui offrir.

Chacune des enquêtes sur la drogue et l'alcool suggère une action préventive dans le domaine de l'autre.

La prévention contre les dégâts des drogues
Drogues, prévention : motifs déclarés pour les refuser
pourrait tenir compte du classement en tête du motif " Je dois conduire", notamment par les jeunes, dans l'enquête sur l'alcool.

La loi de sécurité routière a paru acceptée, intégrée dans les mentalités. Cela encourage à détecter les drogues aussi facilement que l'alcool chez les conducteurs français, dans leur propre intérêt.

La prévention contre les dégâts de l'alcool pourrait tenir compte de la différence entre les motifs de santé et de liberté dans les deux sondages, ces motifs n'étant jugés importants que par 43% et 24% des sujets interrogés sur l'alcool, contre 84% et 73% des jeunes interrogés sur les drogues.

On en conclut que les jeunes tiennent à leur santé et à leur liberté, mais qu'ils manquent d'information sur la qualité de vie, la liberté et la santé de l'alcoolo-dépendant. 

Les campagnes d'information n'ont eu que de maigres effets, et à condition d'être à la fois généralisées et ciblées (3, 4).

C'est la répétition inlassable qui a été efficace à propos des infractions routières.
Les confidents compétents que les jeunes rencontrent fréquemment, donc capables de répéter les messages, sont-ils les médecins, les infirmières, les professeurs, les parents ? 

C'est dire que la prévention repose principalement sur les conversations en famille
Tabac, cannabis, autres drogues, alcoolisme, suicide : parler en famille

2, Les aspects scientifiques

Tour à tour seront envisagés la validité du sondage, les publications sur le sujet, et l'interprétation des motifs déclarés.

Un sondage requiert d'interroger 1.000 personnes quand on a besoin d'une grande précision, par exemple pour le pronostic d'une élection serrée. Ici, l'effectif de 228 personnes a donné un ordre de grandeur acceptable. La technique du sondage n'autorise pas à garantir que les catégories des tableaux 4 et 5 soient représentatives de la population générale.

Les groupes de discussion ont omis de questionner sur les risques suicidaires, cérébraux, cancéreux, fœtaux, sexuels.

Dans la littérature, on trouve sept enquêtes sur les motifs conscients pour boire modérément. Six d'entre elles ont été limitées aux adolescents (Demone 1973, Barnes 1981, Reeves 1984, Johnson 1985, Greenfield 1989, Slicker 1997).
La technique de ces enquêtes était très différente de celle présentée ici.

Les résultats sont similaires en ce qui concerne la conduite des véhicules, la nécessité de performances, le coût de l'alcool pour les jeunes et la médiocre appréciation du risque pour la santé. Les motifs familiaux et religieux n'ont été étudiés qu'en Amérique ; le risque pour la liberté, qu'en France.

Chez des adolescents abstinents en Israël, on a comparé les motifs des musulmans, druzes, chrétiens et juifs. La nocivité a été classée en tête par les trois premières catégories, le goût et l'absence de besoin par les juifs (Moore 1985). 

La seule enquête chez les adultes trouvée dans la littérature était parrainée par les professions viticoles (Boulet 1996). On a demandé à 1.627 personnes ce qui les retenait de boire du vin tous les jours. Les motifs ne provenaient pas de groupes de discussion pris au hasard.

Les motifs principaux ont été : "Pas de besoin " 52%, "Le goût " 40%, "La santé " 27% et "Trop cher" 5%. Les trois questions que notre sondage a classées en tête n'avaient pas été posées.

Les motifs des buveurs modérés, étudiés dans notre enquête, sont distincts des motifs qui poussent les alcoolo-dépendants à se traiter (Edwards 1987, Pfeiffer 1991, Matzger 2005).

En classant les réponses selon les consommations déclarées, Slicker a constaté que les plus gros buveurs étaient les moins sensibles aux motifs religieux et sanitaires et les plus sensibles à la dépense. Les gros buveurs seraient surtout sensibles aux arguments de santé et d'argent (Cunningham).

Nous avons interrogé sur les motifs conscients, ce qui est différent des circonstances et comportements (par exemple ne pas aimer sortir en discothèque) opposés à ceux qui prédisent la dépendance alcoolique (IREB 1996).

L'origine des motifs déclarés (Tableau 1) me semble être une contrainte physiologique plutôt que financière, sanitaire ou morale : la nécessité de performances neuro-psychiques, commune aux mammifères, exprimée par les réponses 1, 2, 9, 12, 13, 14, 16 du Tableau 1 ; chez l'Homme s'y ajoutent 3, 4, 5, 17 : voir
Abus d'alcool : motifs déclarés du refus  
Les motifs de modération n'ont été ni également acceptés, ni également connus au sein des catégories interrogées.

Mal tenir l'alcool a été un motif fréquent de modération ou d'abstinence (Tableaux 1, 2 et 3).
Bien tenir l'alcool dès sa jeunesse est un prédicteur de la dépendance (Schuckit 1997) : deux faces d'une même réalité.

REFERENCES

   
Nous adhérons aux principes de la charte HONcode de HON Nous adhérons aux principes de la charte HONcode.
Vérifiez ici.

 

 

M'écrire : fbesan puis ajouter @gmail.com 
ce qui déjoue les pirates des sites.

Suivre les mises à jour ? Abonnement gratuit à Google Reader

 

Accueil, Parler en famille : santé | Home Page |
Parler : Tabac | Cannabis, autres drogues | Malades de l'alcool | Suicide |

Informations pour dialoguer en famille  

| Sports de santé, sports de plaisir, sports de tout le monde |
Drogues, alcool, parler en famille (livre) |

 | Tabac, alcool : où en suis-je ? |
| Grossesse, alcool et handicap mental |
 | L'enfant d'alcoolique |

 | Alcoolisme, prévention : motifs déclarés de la modération ou de la vie sans alcool |
| Drogues, prévention : motifs déclarés pour les refuser |
| Suicide, prévention : raisons de vivre déclarées |

 | Suicide, prévention : parler du suicide avec un adolescent à risque |
| Prévention du suicide |
| Partager les deuils après suicides : groupes d'entraide |
 
| Avant de consulter mon médecin : que préparer ? |
Créer un site Internet gratis par copier-coller |
 | L'auteur, le site |
 | Liens réciproques |