2,
Les aspects scientifiques
Tour à tour seront
envisagés la validité du sondage, les publications
sur le sujet, et l'interprétation des motifs déclarés.
Un sondage requiert d'interroger
1.000 personnes quand on a besoin d'une grande précision,
par exemple pour le pronostic d'une élection serrée.
Ici, l'effectif de 228 personnes a donné un ordre
de grandeur acceptable. La technique du sondage n'autorise
pas à garantir que les catégories des tableaux
4 et 5 soient représentatives de la population générale.
Les groupes de discussion
ont omis de questionner sur les risques suicidaires, cérébraux,
cancéreux, ftaux, sexuels.
Dans la littérature,
on trouve sept enquêtes sur les motifs conscients
pour boire modérément. Six d'entre elles
ont été limitées aux adolescents
(Demone 1973, Barnes 1981, Reeves 1984, Johnson 1985,
Greenfield 1989, Slicker 1997).
La technique de ces enquêtes était très
différente de celle présentée ici.
Les résultats sont similaires en ce qui concerne
la conduite des véhicules, la nécessité
de performances, le coût de l'alcool pour les jeunes
et la médiocre appréciation du risque pour
la santé. Les motifs familiaux et religieux n'ont
été étudiés qu'en Amérique ;
le risque pour la liberté, qu'en France.
Chez des adolescents
abstinents en Israël, on a comparé les
motifs des musulmans, druzes, chrétiens et juifs.
La nocivité a été classée en
tête par les trois premières catégories,
le goût et l'absence de besoin par les juifs (Moore
1985).
La seule enquête
chez les adultes trouvée dans la littérature
était parrainée par les professions viticoles
(Boulet 1996). On a demandé à 1.627 personnes
ce qui les retenait de boire du vin tous les jours. Les
motifs ne provenaient pas de groupes de discussion pris
au hasard.
Les motifs principaux ont
été : "Pas de besoin " 52%,
"Le goût " 40%, "La santé "
27% et "Trop cher" 5%. Les trois questions que
notre sondage a classées en tête n'avaient
pas été posées.
Les motifs des buveurs modérés,
étudiés dans notre enquête, sont distincts
des motifs qui poussent les alcoolo-dépendants à
se traiter (Edwards 1987, Pfeiffer 1991, Matzger 2005).
En classant les réponses
selon les consommations déclarées, Slicker
a constaté que les plus gros buveurs étaient
les moins sensibles aux motifs religieux et sanitaires
et les plus sensibles à la dépense. Les
gros buveurs seraient surtout sensibles aux arguments
de santé et d'argent (Cunningham).
Nous avons interrogé
sur les motifs conscients, ce qui est différent
des circonstances et comportements (par exemple
ne pas aimer sortir en discothèque) opposés
à ceux qui prédisent la dépendance
alcoolique (IREB 1996).
L'origine des motifs
déclarés (Tableau 1) me semble être
une contrainte physiologique
plutôt que financière, sanitaire ou morale :
la nécessité de performances neuro-psychiques,
commune aux mammifères, exprimée par les réponses
1, 2, 9, 12, 13, 14, 16 du Tableau 1 ; chez l'Homme s'y
ajoutent 3, 4, 5, 17 : voir
Abus d'alcool : motifs
déclarés du refus
Les motifs de modération
n'ont été ni également acceptés,
ni également connus au sein des catégories interrogées.
Mal
tenir l'alcool
a été un motif fréquent de modération
ou d'abstinence (Tableaux 1, 2 et 3).
Bien tenir l'alcool dès sa jeunesse est
un prédicteur de la dépendance (Schuckit
1997) : deux faces d'une même réalité.
REFERENCES