Les
suicides évités : grâce à
qui ?
Un
jeune sur cinq a déclaré avoir eu un projet
sérieux de suicide (Brener, Krug & Simon 2000,
Choquet & Granboulan 2004). Comme ce projet a été
écarté, au moins temporairement, on peut
estimer à plus de 8 millions le nombre des
Français qui ont bénéficié
dune prévention. Un sondage a donc été
organisé pour trouver grâce à qui.
Méthode.
Par courriels, 15.233 personnes âgées
de 18 à 40 ans ont été contactées
dans la population générale et 3,8% dentre
elles ont accepté dêtre questionnées
sur ce projet : 243 personnes ont tenté de
se suicider et ont été exclues. 330 autres
ont eu un projet de suicide et lont écarté.
Le questionnaire demandait si ce refus du suicide résultait
uniquement de leurs propres réflexions ou dun
changement dans leurs conditions de vie. Sinon, de quelles
influences, classées en trois rangs selon leur
importance : amis, conjoints ou partenaires, autres
membres des familles, médecins ou psychologues,
infirmières, professeurs, assistants de service
social, personnels de prisons, clergé, autres.
Les écoutants téléphoniques nont
pas été inscrits sur la liste.
Résultats.
La plupart ont bénéficié de plus
d'une influence (703 pour 330), dont presque toutes étaient
étaient celles dautres personnes plutôt
quexclusivement des changements dans leurs conditions
de vie (41) ou dans leurs réflexions personnelles
(20).
Linfluence des personnes de lentourage a été
déclarée bien supérieure à
celle des intervenants formés. Linfluence
des confidents choisis, cest-à-dire des amis
(161), et des conjoints ou partenaires sentimentaux (116)
a largement excédé celle des confidents
non choisis, tels que les autres membres des familles
(172). Les médecins et psychologues ont été
mentionnés 109 fois et les autres acteurs du champ
social 84 fois.
La
discussion inclut la validité et les limites
du sondage, les résultats, les applications en
postvention et en prévention. Sachant que les amis
ont tenu le premier rôle, le premier objectif de
la prévention serait d'aider les amis à
devenir de meilleurs amis.
Conclusion.
Les points saillants ont été la nécessité
de plus dune influence et la primauté des
confidents choisis. Ce sondage apporte des données
scientifiques en faveur de comportements apparemment peu
scientifiques. Rechercher comment aider les amis à
devenir de meilleurs amis. Face aux idées suicidaires,
se reconnaître aimé au point de retrouver
le chemin perdu de la confiance ; et se tourner dabord
vers dautres que les professionnels pour confier
son tourment.
N.B.
Le texte entier de cette communication, en français
ou en anglais, peut être demandé à
l'auteur (Dr. François Besançon) par
courriel : en inscrivant fbesan et en ajoutant @gmail.com.
Cela, à condition de s'engager à ne faire
qu'un usage strictement personnel de ce texte. En effet,
le texte est soumis pour publication à un éditeur
titulaire du copyright.
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Besançon F:
Prevented suicides: thanks to whom?
XXIV World Congress-IASP, Killarney 2007 OR 047 p. 86